jeudi 31 mai 2012

Législatives: les candidats répondent au SNJ

A l'occasion des élections législatives, le SNJ adresse aux candidats sa plateforme pour leur demander de s'engager sur la liberté de la presse. Ce document "Enjeux pour l'information et les journalistes en 2012" est envoyé à tous les candidats sans distinction.*
A La Réunion, quelques candidats ont déjà répondu. Les premiers ont été Yvette Duchemann et Ludmee Odayen d'Europe Ecologie les Verts (respectivement candidates des 6e et 7e circonscription), Pascal Hoareau  et Patrick Loiseau du Front de Gauche (6e et 2e) et Yanis Payet de l'Union démocrate (4e). Monique Orphée du parti socialiste (6e) a promis de répondre ultérieurement.


2e CIRCONSCRIPTION REUNION



Patrick Loiseau, candidat Front de gauche: "Notre engagement à vous soutenir"
"Nous avons porté une grande attention à votre plateforme, car pour nous, l'information pluraliste et équitable est un pilier de la citoyenneté. Nous sommes conscients que l'environnement économique autour de cette profession appauvrit le débat, fausse l'image, et que vous devez lutter contre cette information imposée par la pensée des marchés. La sauvegarde des emplois et des conditions de travail sont essentielles pour la qualité et la diversité de production de la presse et des médias.
Aussi, nous militons pour imposer les mesures (objets de concertations entre professionnels) proposées par le programme du Front de Gauche :"L'humain d'abord":
- Introduction du Droit à l'information et à la culture dans la Constitution
- Interdiction par la Loi de situations de monopole et séparation des intérets médiatiques avec le pouvoir.
-Démocratisation des entreprises, indépendance des rédactions.
C'est pourquoi nous nous attacherons à la mise en oeuvre des réformes législatives necessaires à l'exercice de vos métiers, au sein de médias pluralistes, et que nous restons ouverts à vos reflexions et propositions.
Soyez assurés de notre engagement à vous soutenir, et du respect que nous portons à votre profession."


4e CIRCONSCRIPTION REUNION



Yanis Payet, candidat Union démocrate: "Rompre avec le modèle féodal réunionnais"
 "Profondément humaniste et démocrate, j'estime que la liberté de la presse doit être un droit fondamental. Force est de constater qu'il est difficile pour la presse locale en particulier, de garantir son indépendance et son pluralisme dans la mesure où nous évoluons dans un modèle féodal (fiefs économique, politique et médiatique). Fort de ce constat, je m'engage dans le cadre d'un mandat de député à œuvrer, en concert avec les représentants de la presse locale, voire nationale, pour améliorer vos conditions de travail et vous garantir ce droit fondamental.
Vous trouverez ci-dessous mon engagement : 7 propositions pour rompre avec le modèle féodal réunionnais facteur de NON développement durable  : (...) Une loi pour renforcer la liberté, le pluralisme, l'indépendance et la protection de la presse. (...) En tant que première victime de ce système, il m'est difficile d'accepter cette entrave à un droit constitutionnel."


Elie Hoarau, candidat PCR: "Pour le pluralisme" 
"Nous avons lu avec attention votre plateforme. Journaliste dans un journal d’opinion, nous avons connu la censure (54 fois saisi pendant la guerre d’Algérie). Nous avons aussi été victime de l’ostracisme  - et cela continue puisque nous sommes toujours tenu à l’écart des conférences de presse de la Région Réunion.  
Nous sommes encore confronté aux problèmes financiers qui menacent beaucoup d’organes de presse.  
Comme d’autres rédactions, nous avons vécu  des différends sur la ligne éditoriale que nous avons plus ou moins bien réglés, face à des rédactions plurielles et dans le contexte complexe d’un journal d’opinion.
Très tôt, notre parti s’est prononcé pour le pluralisme. Nous avons  mené des actions contre l’ORTF où, jusqu’à 1981, on ne nous donnait pas la parole. Nous avons aussi engagé nos militants à défendre un quotidien menacé de disparition dans le courant des années soixante-dix.  Nous avons été jusqu’à prendre une participation symbolique dans une chaîne de télévision privée qui nous paraissait capable d’équilibrer le paysage audiovisuel.
Dans ces conditions nous sommes très sensibles à la plateforme revendicative du SNJ – même si nous pouvons être au sein de notre propre organe de presse aux prises  à des contradictions évidentes qu’il importe de dépasser.
Toutes les mesures qui concourent au développement du  pluralisme de l’espace médiatique ; à l’indépendance des médias ; à l’intensification du débat citoyen ; à l’amélioration des conditions de vie et de travail des journalistes, des photographes et des employés administratifs…  nous paraissent nécessaires. Mieux, elles nous semblent indispensables  au développement de la citoyenneté, de la démocratie et de l’équilibre indispensable au développement harmonieux  d’une société intraculturelle comme celle de notre île.
Veuillez donc trouver là l’expression de notre soutien." 




6e CIRCONSCRIPTION REUNION


Yvette Duchemann, candidate Europe écologie-Les Verts: "Faire respecter les droits des journalistes"
"Confrontée notamment lors de ce précédent gouvernement à la réalité navrante de la dégradation de la liberté de la presse en France et respectueuse d'une presse libre et citoyenne, au service de l'information pour tous, je m'engage à faire respecter les droits des journalistes et je prends l'engagement de mettre en avant ces propositions contenues dans votre document intitulé si je suis élue lors de ces législatives."


Pascal Hoareau, Front de Gauche: "Défendre la presse d'information"
"Il est bien évident qu’en tant que membres convaincus du Front de Gauche, nous sommes effarés par la régression de la liberté de la presse en France au cours du quinquennat Sarkozy. Nous avons conscience que ses enjeux sont intrinsèquement liés aux pouvoirs de l’argent. D’ailleurs notre candidat a été le premier à en faire les frais tout au long de sa méritante campagne ! Aussi nous engageons-nous solennellement devant vous aujourd’hui à mettre toute notre énergie à défendre la presse d’information, si précieuse en république, et à défendre la liberté de la presse en général. Nous sommes bien d’accord, par exemple, sur le fait que le service public de l’audiovisuel doit être totalement dégagé de la tutelle politique. Il y a déjà un progrès majeur, dans la mesure où François Hollande s’est engagé à ne pas nommer les présidents des différents médias d’Etat. Mais nous resterons vigilants et puisque, contrairement à d’autres, nous ne serons pas des dilettantes rarement présents à l’Assemblée nationale, mais de vrais député/e/s à temps complet, vous pourrez compter sur notre assiduité, ainsi que sur notre honnêteté et notre dévouement à votre cause, comme à toutes les causes justes.
En particulier nous pourrons proposer rapidement devant l’Assemblée nationale la présentation de votre Charte de déontologie des journalistes à annexer à la Convention collective nationale de travail des journalistes. Nous sommes également partisans d’une réforme de la loi sur les secrets d’État et de mesures pour protéger le secret des sources. Nous demanderons que soit reconnu un droit spécifique des journalistes à l’accès aux documents administratifs ou financiers des entreprises, des associations, des services de l’État ou des collectivités publiques. De la même façon nous serons très vigilants concernant le respect des droits sociaux et syndicaux de toute la branche journalistique. Nous nous engageons à amener à l'Assemblée nationale la discussion sur vos propositions concernant l'éthique journalistique, les aides à la presse, le pluralisme et la qualité de l'information.
Votre plateforme de revendication "Enjeux pour l'information et les journalistes en 2012" nous apparaît dans son ensemble tout à fait pertinente, c’est pourquoi nous nous engageons à vous soutenir dans cette démarche.
Pour toutes ces raisons, nous sommes prêts à nous engager publiquement à soutenir le combat des journalistes du SNJ."


Monique Orphé, Parti socialiste.
"Je tiens particulièrement à vous remercier d'avoir attiré mon attention sur vos revendications qui de toute évidence concernent bon nombre de vos confrères." 

7e CIRCONSCRIPTION REUNION



Lutchmee Odayen, candidate EELV: "Pour une information juste et vraie"
"J'ai lu avec attention le document que vous m'avez envoyé sur la liberté de la presse et de ceux et celles qui la font vivre dans son pluralisme et cela de manière démocratique. Je vous soutiens entièrement dans cette démarche de travail, car je suis convaincue que les professionnels doivent se sentir libres dans leur travail pour donner leurs sources d'informations et faire lever les secrets... (sic *) nécessité de la transparence pour une information juste et vraie.
Même moi en tant que candidate d'un petit parti EELV, je souffre de cette injustice. Dès que les médias commentent actuellement l'actualité législative, nous les candidats EELV sommes assez absents. A croire que nous n'existons pas. Parfois il faut faire le "forcing" pour avoir un article dans les journaux ou les autres médias. Autrement dit "il n'y en a que pour les gros" et ceux qui arrivent à faire pression par leurs finances. 
Si je suis élue députée dans ma circonscription n°7 de La Réunion, je me ferai un devoir de défendre vos droits et ainsi si possible avec le groupe des écologistes d'élaborer des lois dans ce sens: démocratie et liberté. 
Vous pouvez me contacter au 06XXXXXX  et je suis prête à réagir avec les journalistes de notre île et ceux de l'outremer car je pense là aussi il y a des verrouillages assez importants et l'information sous le contrôle de certains groupes ciblés. Bien evidemment je serai la députée de tous les Français et Françaises et votre réflexion me parait fondamentale dans l'évolution du bien-être de nos citoyens et citoyennnes."

(*) Mme Odayen se laisse ici emporter par son enthousiasme: le SNJ ne demande évidemment pas le droit pour les journalistes de donner leurs sources d'information! C'est même le contraire: notre déontologie nous impose de protéger nos sources d'information, et de garder le secret professionnel. Voir ici: http://www.snj.fr/spip.php?article1032.



Pierre Magnin, candidat Parti pirate réunionnais: "Donner l'envie de s'instruire"
"J'ai bien reçu votre document. Je vais lui accorder un lecture attentive car le Parti Pirate a été fondé entre autre pour défendre le droit et la liberté d'accès aux savoirs et à la culture. Et le journalisme constitue l'une des manières d'informer les citoyens et leur donner ainsi l'envie de s'instruire et de se cultiver. De plus, durant cette campagne j'ai pu rencontrer quelques-uns de vos confrères et ils m'ont presque tous paru exercer leur profession dans des conditions ne leur permettant pas d'assumer pleinement leur mission d'information."


Jean-Marc Gamarus, candidat "Pour La Réunion": "ma participation active"
"Votre implication, sur ces grands sujets et enjeux de société que sont, d'une part le droit du public à une information de qualité, complète, libre, indépendante et pluraliste et d'autre part les conditions d'exercice de la profession de journaliste, va dans le sens d'une amélioration de la démocratie et je la salue.
Soyez assurée de ma participation active afin de promouvoir et garantir la liberté, l'indépendance, le pluralisme de la presse, les droits des journalistes.
C'est dans la concertation avec vous que j'aurai à coeur de soutenir et de mettre en oeuvre les actions susceptibles de contribuer à des avancées sur ces problématiques fondamentales que vous soulevez.


Le SNJ Réunion - océan Indien interpelle les candidats à La Réunion et à Mayotte.

* Vous êtes candidat? Vous n'avez pas reçu notre plateforme? Contactez-nous via snjreunion@gmail.com 

lundi 21 mai 2012

Le SNJ dépasse 62% des voix en outre-mer


Carte de presse: il faut confirmer au deuxième tour.
Après le premier tour des élections à la CCIJP (Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels), le SNJ a une bonne et une mauvaise nouvelle.
La mauvaise, c’est que seulement 35% des 36127 journalistes cartés en France ont voté. C’est en outre-mer qu’on vote le moins : seulement 23% de participation.  Il faudra donc recommencer ; le deuxième tour aura lieu entre le 4 et le 14 juin.
La bonne nouvelle, c’est que le SNJ AUGMENTE sa représentativité, en dépassant les 51% des suffrages exprimés au niveau national. En outre-mer, les deux candidats du SNJ (un titulaire et un suppléant) obtiennent 106 voix, soit 62% des suffrages exprimés. Nos candidats –dont Flavien Rosso, journaliste à La Réunion- sont donc plébiscités par la profession ; il est important de confirmer cette confiance au deuxième tour. Pour le vote par Internet, les codes d’accès ne changent pas.

mercredi 16 mai 2012

L’abattement sur les cotisations à la Sécurité sociale dépend de vous

Ne réduisez ni votre future retraite, ni vos éventuelles allocations de chômage!
Des employeurs de journalistes se passent le mot en allant bien au-delà de la réglementation: il est possible, selon eux, d’appliquer un abattement de 30% sur les cotisations sociales de certains salariés (dont les journalistes, dans la limite de 7600€ par an).
Cette réglementation des cotisations à la Sécurité sociale (Urssaf) date de la naissance de ce régime au lendemain de la seconde guerre mondiale.
Depuis 2005, un nouveau pas a été franchi, mais l’employeur n’a pas le droit de l’imposer. Il ne peut appliquer cet abattement sur les cotisations à l'Urssaf QUE SI LES SALARIES DONNENT LEUR ACCORD.
Pour cet accord, en fonction de paramètres des plus personnels, le SNJ a choisi de privilégier l'option de l'accord individuel et annuel du salarié. Et ce de préférence à un accord collectif dans un domaine où il est malaisé d'unifier des solutions disparates.
L’expérience prouve que nos employeurs envoient des courriers souvent incompréhensibles, qui n’expliquent pas les enjeux de cette décision. Par conséquent, le SNJ s’en charge.
1.       Si vos cotisations sociales à l'Urssaf sont diminuées de 30%, celles que paie l’employeur à l'Urssaf le sont aussi. Il a donc intérêt à ce que vous disiez « oui » car vous lui coûterez moins cher.
2.       Si vos cotisations sociales à l'Urssaf diminuent de 30%, cela fait augmenter mécaniquement votre salaire net actuel. Par exemple, un salaire de 1700 euros augmentera d’environ 80 euros. Cela peut sembler une bonne nouvelle, mais…
3.       Attention, si vos cotisations sociales à l'Urssaf diminuent de 30%, le montant de votre prochaine retraite de la Sécurité sociale diminuera d’autant. Personne ne peut prévoir quelle retraite il percevra ; la seule certitude que nous ayons, c’est que moins nous cotisons maintenant, moins nous percevrons plus tard.
4.       Posez des questions précises à votre employeur (ou son service des ressources humaines, ou son service comptabilité). Demandez quelles cotisations seront « abattues » ; car on a vu aussi des abattements sur les autres cotisations, retraite complémentaire et retraite des cadres, Assedic-Pôle emploi. Lorsque le salarié a perdu son emploi, il a perçu une allocation chômage amputée de 30%. A méditer.
5.       N’écoutez pas ceux qui vous disent que « de toute façon, le système actuel de retraites est mort ». L’actualité récente a montré qu’il fonctionne aussi bien que les autres systèmes de retraite et résiste mieux à la crise financière que les systèmes par capitalisation (aux Etats-Unis, par exemple). Deux catégories de personnes ont intérêt à ce que vous cotisiez moins actuellement. D’abord les employeurs, qui font ainsi des économies. Puis les actionnaires des banques et des caisses d’assurances, qui ont intérêt à ce que vous placiez votre argent chez eux. Mais ces produits ne peuvent être que des compléments de retraite, pas la partie principale.
6.       Que vous acceptiez ou pas l’abattement de 30% sur les cotisations à l'Urssaf, l’employeur doit vous redemander votre avis chaque année. Vous pourrez donc changer d’avis plus tard.

Conclusion : le SNJ vous encourage à cotiser à 100% maintenant, vous obtiendrez une retraite Sécurité sociale à 100%. Même si personne ne peut prévoir actuellement le montant de cette retraite. N'hésitez pas à vérifier sur votre fiche de paie si vos cotisations sont calculées sur votre salaire brut, ou si un abattement est déjà pratiqué. Pour des informations complémentaires, contactez le délégué SNJ le plus proche.  

samedi 5 mai 2012

Votez pour Flavien Rosso !


Il est le candidat du Syndicat national des journalistes pour la fonction de correspondant régional de la Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels (*). Flavien Rosso, 42 ans, est né à Menton, sur les bords de la Méditerranée. « Je crois que j'ai toujours voulu être journaliste » explique Flavien, actuellement journaliste sportif au Quotidien de La Réunion. « Un rêve atteint en 1994, quand après l'Institut d'études politiques de Grenoble puis l'Ecole supérieure de journalisme de Lille, j'entre à Ouest-France. Comme journaliste sportif ».
Flavien y restera cinq ans, « avant de partir comme bénévole travailler dans une école malgache où j'ai enseigné le français durant quatre ans ». Tombé amoureux de l'océan Indien, Flavien y reste et intègre le Quotidien en août 2002. D'abord comme localier à Saint-Denis, puis comme journaliste sportif à Saint-Pierre.
Il ne tarde pas à s’engager syndicalement, ce qui le mène aujourd’hui à se porter candidat pour succéder à Yannick Bernardeau : « Syndiqué au SNJ depuis huit ans, j'ai envie en ce moment, face à la précarisation du métier et aux attaques que subit la profession, de m'engager un peu plus. Trésorier-adjoint de la section Réunion depuis deux mois, je suis candidat à la commission de la carte pour la première fois ».
Qu’est-ce qui pousse notre confrère à se présenter aux suffrages des journalistes de l’océan Indien, et même de tout l’outre-mer français ? « Il me semble important que les cartes de presse continuent d'être signées par des journalistes professionnels. Parce que je compte étudier les demandes sans sectarisme, en veillant à éviter le mélange des genres entre information et communication. Parce que ce statut et cette carte doivent être absolument défendus, avec les garanties qui y sont associées (protection des sources, application de la Convention collective, ancienneté dans la profession en plus de l’ancienneté dans l’entreprise, congés payés, indemnités de licenciement égales à 1 mois de salaire par année d’ancienneté, recours à la commission arbitrale, clause de conscience, clause de cession) ».
En cette période électorale, Flavien justifie aussi son engagement « parce que le SNJ est un syndicat apolitique, indépendant, uniquement dédié à la défense de la profession. Parce qu'il est important que les journalistes qui sont censés analyser et commenter les scrutins électoraux s'investissent et fassent preuve de civisme ».

V.H.

Comme le quorum n'a pas été atteint pour le premier tour de l'élection, il faudra voter une deuxième fois, entre le 4 et le 14 juin. Les codes d'accès restent les mêmes pour voter par Internet. Pour tout renseignement adressez-vous aux élus SNJ les plus proches; voir aussi ici: http://www.carte2012.fr/.
(*) CCIJP,  appelée familièrement « commission de la carte de presse ».