mercredi 31 octobre 2012

Les CDD à répétition peuvent coûter très cher


Les responsables de télévisions régionales, sociétés de production audiovisuelle ou radios locales devraient tenir compte d'un récent jugement, sous peine de risquer gros, même à 10.000 km de Paris.
Le conseil des Prud’hommes de Nanterre, en juillet dernier, a requalifié en CDI (contrat à durée indéterminée) la collaboration d’un journaliste de M6 ayant totalisé plus de 160 CDD (contrats à durée déterminée) successifs entre juin 2007 et mars 2011, et privé de travail sans procédure de licenciement. Selon le jugement, M. X était JRI (journaliste reporter d'images), Les contrats conclus montrent qu’il intervenait quasi-exclusivement pour des émissions d’information, qui  constituent une partie importante de la grille des programmes audiovisuels. 
Le conseil des Prud’hommes a donc requalifié les CDD en CDI dès le premier contrat en condamnant M6 à une indemnité de requalification. Il a aussi prononcé la résolution judiciaire du contrat de travail à la date du dernier CDD et condamné l’employeur à verser préavis, indemnités de licenciement, indemnité pour licenciement sans cause réelle et sérieuse, primes d’ancienneté et rappel de salaires pour un montant supérieur à 50 000 euros sans compter 900 euros au titre de l’article 700 (frais de procédure). 
Notre confrère a de plus obtenu l’obligation pour M6 de lui remettre –sous astreinte de 30 euros par jour- un certificat de travail, le solde de tout compte, les bulletins de salaire sur quatre mois et une attestation pour Pôle emploi. Après plus d’un millier de sujets à son actif pour le journal télévisé et des magazines de la chaîne, notre confrère s’était inquiété d’une forte baisse de son volume de travail et avait écrit au service des ressources humaines. Faute de réponse il avait pris un avocat et saisi les Prud’hommes. Il vient enfin de toucher son chèque et ses documents de fin de contrat.
L’audiovisuel use et abuse des CDD sur des postes permanents. Rappelons que le CDD, obligatoirement écrit, est limité aux cas de remplacement d’un salarié absent, accroissement temporaire de l’activité, emplois à caractère saisonnier ou, dans certains secteurs, “en raison de la nature de l’activité exercée et du caractère par nature temporaire” de ces emplois (article L 1242-2 du Code du travail).  
Notre confrère espère bien que ce jugement positif encouragera des journalistes connaissant la même situation à saisir la justice. Mais les représentants du personnel de l’entreprise peuvent préalablement intervenir pour obtenir une requalification d’un CDD abusif en CDI. A défaut, sauf opposition de l’intéressé, un syndicat peut agir en justice en faveur du salarié concerné (L 1247-1).
(Source: Pôle Pigistes du SNJ)

samedi 13 octobre 2012

Liberté de la presse: tous concernés!


Quatorze participants vendredi soir au deuxième café du SNJ, c'était parfait pour débattre sur la liberté de la presse! Nous avons eu le plaisir d'accueillir trois personnes qui pratiquent d'autres métiers que le journalisme (agent de Pôle emploi, ou artiste indépendant) et qui ont ainsi montré leur attachement à la liberté de la presse.
Il est intéressant de noter les points communs entre des professions radicalement différentes: la volonté des employeurs de recruter des jeunes dociles et peu formés, afin de limiter les contestations sur les conditions de travail.
Nous avons bien entendu évoqué l'affaire de l'agression des journalistes par les proches d'un député-maire, en septembre dernier. Comme l'a rappelé l'un de nos confrères, "C'est l'aboutissement d'un processus qui a commencé depuis plusieurs années. On montre du doigt les journalistes, en les traitant de menteurs et en incitant le public à se faire justice soi-même". Quant aux limites marquées à notre liberté d'expression, il faut malheureusement reconnaître que dans les rédactions, elles sont parfois posées en interne, y compris par des journalistes professionnels.

mardi 9 octobre 2012

Journalistes des très petites entreprises, votez Solidaires pour voter SNJ!

Du 28 novembre au 12 décembre prochains, près de 3000 journalistes salariés dans des entreprises de moins de onze salariés seront amenés à voter, par Internet ou par correspondance, pour des organisations syndicales dans le cadre du premier scrutin TPE de l’histoire.
En votant pour l’union syndicale Solidaires, vous voterez pour le SNJ, première organisation syndicale de journalistes en France.
En votant Solidaires, vous donnerez la possibilité au SNJ de continuer à défendre les intérêts moraux et professionnels des journalistes lors des négociations nationales vous concernant : négociation de la convention collective nationale de travail des journalistes, négociations au niveau des branches professionnelles (sur les salaires, la formation, les journalistes rémunérés à la pige…).
Journalistes des très petites entreprises, si vous êtes inscrits à ce scrutin, vous devez déjà avoir reçu un courrier du ministère du Travail vous informant de cette élection. Vous pouvez également vérifier que vous êtes bien inscrits sur les listes électorales sur le site www.electiontpe.travail.gouv.fr.
Pour que votre vote se porte bien sur le SNJ via le bulletin de vote Solidaires, en tant que journaliste, vous devez être inscrits sous le code de la convention collective nationale de travail des journalistes, n° 1480.
Et si vous êtes inscrit(e) sous un autre code, votez quand même pour Solidaires!

vendredi 5 octobre 2012

Dans la presse, tout est bon pour faire de l’audience !


La belle solidarité des rédactions affichée lors de la manifestation du 17 septembre en soutien aux journalistes agressés n'aura donc pas tenu longtemps. Dès le 21 septembre, l'un des quotidiens réunionnais consacrait presque une page à relayer l'argumentation du député-maire de Saint-Leu. Le 2 octobre, le groupe de presse concurrent publiait une interview de…. l'épouse de ce même député-maire. Dans cet article, elle accuse notre consoeur d’avoir fait de la provocation  et laisse entendre que notre confrère se serait blessé tout seul… sans que le magazine ne relève l'absurdité de cette déclaration !
Ce n'est bien sûr pas une découverte, mais cet exemple illustre une nouvelle fois que pour une partie de la presse, "tout est bon" pour faire de l'audience. Le SNJ Réunion - Océan Indien attire l'attention des rédacteurs en chef sur l'importance du maintien de la parole et de l'image données le 17 septembre dernier ; dans ce cadre, il appelle journalistes et délégués syndicaux à exercer la plus grande vigilance afin, comme le prescrit la charte de déontologie, de ne pas confondre journalisme et communication. Ou ne pas confondre journalisme et bonnes relations avec le pouvoir…
Fait à Saint-Denis, le 03 octobre 2012