vendredi 23 novembre 2012

Journalistes payés comme "contributeurs"

L'affaire n'est pas terminée mais mérite qu'on en dise quelques mots, même à 10.000 km de Paris. Car il n'est pas rare qu'on fasse travailler à La Réunion des journalistes sans respecter la loi, ce qui les prive de nombreux droits.
Quarante-deux anciens salariés d'Evene, une filiale du groupe Figaro, avaient saisi en 2011 le conseil des Prud'hommes pour dénoncer un licenciement abusif, des contrats de travail illicites ainsi que la non-reconnaissance de leur statut de journaliste. Parallèlement, l'inspection du travail a saisi la société devant le tribunal correctionnel au motif de travail dissimulé: l'audience a eu lieu le 12 novembre dernier à Paris.
Résumons: la procureure a requis une amende "qui ne soit pas inférieure à 50.000 euros" et la publication de la condamnation dans Le Figaro contre le site d¹actualité culturelle Evene (groupe Figaro) accusé de travail dissimulé devant la 31e chambre correctionnelle du TGI de Paris.
Le SNJ est partie civile dans cette affaire aux côtés de 32 journalistes (dont la rédactrice en chef) sur le PV de l'inspectrice du travail. Les juges ont posé beaucoup de questions et ont semblé percevoir la réalité du travail dissimulé. Les intéressés et l'inspectrice ont dénoncé le système: jusqu¹à 30 stagiaires, des "contributeurs" (articles, critiques, couvertures de festival, interviews) payés en droits d¹auteur Agessa, horaires imposés, application de la convention collective Syntec aux salariés permanents (technique, commercial et quelques membres de la rédaction). 
Le président d¹Evene (et directeur général adjoint du Groupe Figaro) a contesté qu'Evene soit une entreprise de presse, que les contributeurs soient des journalistes ("ils rédigeaient des "notices"), qu'ils n'aient pas été déclarés aux organismes sociaux puisqu'ils l'étaient à l'Agessa. Il a argué de sa bonne foi "on a régularisé quand on a eu un doute" (après le contrôle de l'IT)... 
Les salariés rappellent que cette "régularisation" a été suivie, 11 jours plus tard, par l'annonce d'un plan de départs massifs touchant exclusivement la rédaction d'Evene. Le jugement est attendu pour le 17 décembre. Le Conseil des Prud'hommes de Paris statuera aussi sur ce dossier en mars 2013.

Le SNJ 974, avec le pôle Pigistes du SNJ

2 commentaires:

  1. Finalement, la société Evene a été condamnée le 17 décembre à une amende de 25.000 euros et à 4000 euros de dommages et intérêts par salarié concerné. Lire ici: http://www.snj.fr/spip.php?article4574

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