mardi 17 décembre 2013

Solidarité avec nos confrères de Témoignages

Le Syndicat national des journalistes (section Réunion – océan Indien) apprend avec tristesse la suspension de l’édition papier du journal Témoignages, ce samedi 14 décembre 2013.
Ce journal avait été fondé en 1944 par le docteur Raymond Vergès, sous forme hebdomadaire. Il était devenu la voix quotidienne du Parti communiste réunionnais et avait compté jusqu’à 32 pages dans les années quatre-vingt. Une version numérique s’y était ajoutée plus récemment.
Cette décision de suspendre l’édition papier est la conséquence des graves difficultés financières du journal, dont le lectorat s’est effrité petit à petit.
Très attaché au pluralisme de la presse et au journalisme d’opinion, indispensables dans une démocratie, le SNJ regrette la suspension de ce quotidien réunionnais sous sa forme imprimée.
Premier syndicat de la profession, le SNJ affirme sa solidarité avec les 15 salariés de Témoignages et souhaite que le média retrouve un équilibre financier avec sa formule web.  
                                                                  

                                               Le bureau du SNJ 974

vendredi 29 novembre 2013

Avec le JIR, le SNJ était dans la manif Cospar


Les drapeaux du SNJ ont flotté ce vendredi dans la manifestation pour réclamer l'intégration du bonus Cospar dans les salaires. Ceci grâce à la participation d'une dizaine de journalistes du JIR (Journal de l'île de La Réunion) à ce défilé, qui comptait 350 à 400 personnes en tout.
Pourquoi est-il si difficile de mobiliser les salariés du secteur privé pour leur pouvoir d'achat? Un peu parce que certains ont déjà obtenu l'intégration de la prime dans leur salaire: c'est le cas au Quotidien de La Réunion, grâce à l'action du SNJ. Mais surtout parce que de nombreux salariés ignorent qu'ils y ont droit, et surtout ont peur de se manifester face à leur employeur. Il faut dire que les patrons font tout pour culpabiliser leurs salariés, leur expliquant que ces mêmes salariés risquent de porter préjudice à leur entreprise dès qu'ils lèvent le petit doigt...
Le Syndicat national des journalistes soutient les revendications du collectif "Cospar-117 sacrifiés" au JIR, et encourage tous les autres journalistes réunionnais, qui gagnent entre le Smic et 2885 € brut par mois (*), à participer à toutes les actions visant à pérenniser cet élément important du pouvoir d'achat des salariés.

(*) Le bonus Cospar (du nom du Collectif des organisations syndicales et politiques de La Réunion) est versé aux salariés qui gagnent entre le Smic et le plafond de la Sécurité sociale, sur 12 mois. Ce bonus est de 50, 55 ou 60 € en fonction des revenus. Les pigistes sont des journalistes en CDI à temps partiel, ils sont aussi concernés.





mardi 26 novembre 2013

Prime Cospar : débrayage réussi au JIR

C’est une première depuis plus de 20 ans au Journal de l’île. Une vingtaine de salariés ont participé ce mardi 26 novembre à un débrayage de 59 minutes, en fin de matinée, au bas de l’immeuble Cadjee qui abrite les locaux du journal à Sainte-Clotilde.
Ce mouvement avait été voté vendredi dernier en assemblée générale, afin de concrétiser l'inquiétude légitime des salariés quant à leur demande d’intégration de la prime Cospar aux salaires. Sur 183 salariés du JIR, 117 perçoivent actuellement cette prime qui est vouée à disparaître au 31 décembre 2013. Ce débrayage, initié par le collectif « Cospar  –  117 sacrifiés », a été soutenu par le SNJ 974, l’union syndicale Solidaires 974 et la CGTR Nord. Le SNJ appelle les salariés du JIR à participer à la grève et à la manifestation organisées vendredi 29 novembre à Saint-Denis par l’intersyndicale, pour l’intégration du bonus Cospar dans les salaires dans toutes les entreprises privées.

Collectif « Cospar – 117 sacrifiés »

Véronique Hummel, secrétaire du SNJ 974

samedi 23 novembre 2013

"Les nouveaux chiens de garde" mercredi soir au Moufia


Debout pour le journalisme!

Chaque année, le 5 novembre, la Fédération européenne des journalistes (à laquelle adhère le Syndicat national des journalistes) organise des manifestations sur le thème « Stand up for Journalism ». En français : « Debout pour le journalisme ». En cette année 2013, cette journée a été malheureusement endeuillée par l’assassinat de nos confrères (voir http://snjreunion.blogspot.com).
A La Réunion, nous avons la chance de vivre dans un pays en paix. Mais la liberté d’informer n’est pas pour autant acquise, car la profession de journaliste se prolétarise et il est difficile de faire son métier lorsqu'on n'est qu'un collaborateur jetable. Il est aussi permis de s'interroger sur l'indépendance de médias qui appartiennent à des groupes industriels et financiers intimement liés au pouvoir. C'est pour cela que le SNJ a choisi, en partenariat avec l'Unef et le bureau de la vie étudiante de l'université, d'organiser une projection du film "Les nouveaux chiens de garde" de Gilles Balbastre et Yannick Kergoat.
Rendez-vous mercredi 27 novembre à partir de 19 heures à la salle Canter, sur le campus universitaire du Moufia (Saint-Denis). Le débat sera animé par Yannick Bernardeau (SNJ), Stéphane Maillot (Unef) et Guillaume Aribaud (vice-président étudiant de l'université).
Renseignements: bve@univ-reunion.fr, 0262 93 87 65. SNJ 06 92 01 52 99.

vendredi 22 novembre 2013

Ne touchez pas à l’indépendance de Réunion 1ère !

Mercredi 20 novembre, devant la commission des affaires culturelles, le député socialiste Patrick Lebreton a interpellé le PDG de France Télévisions Rémy Pflimlin.
Rien de contestable à cela: un parlementaire a le droit d’interroger sur la bonne utilisation des deniers publics !
Mais une question posée par l’élu réunionnais soulève l’indignation du SNJ : Le député réunionnais,  insistant sur sa mission sur la régionalisation de l’emploi en outremer, fait part de « sa grande surprise » concernant la situation individuelle du directeur délégué à Réunion 1ère, Gérard Hoarau « brutalement évincé ».
Voici le lien pour en savoir plus
(Il faut ensuite cliquez sur Patrick Lebreton à droite pour écoutez l’extrait)

Gérard Hoarau proche du parti socialiste est un ami de Patrick Lebreton.
Ce cadre a le droit d’avoir les amis qu’il veut, mais de là à les faire intervenir publiquement pour défendre sa place, c’est inacceptable !
Inacceptable aussi et surtout qu’un élu de la République dicte ses choix d’encadrement à un directeur régional. Peut-être faut-il rappeler à ce député socialiste qu’il s’est lui-même prononcé en juillet dernier en faveur de la loi sur l’indépendance de l’audiovisuel public !
Cette intervention publique est intolérable car elle est une totale remise en cause de l’indépendance du service public audiovisuel.
A trois mois des élections municipales, faut-il en déduire que la radio et la télévision publiques sont placées sous la tutelle des politiques réunionnais?

C’est un fait ! L’ingérence des élus locaux à Réunion 1ère est un sport local !
Régulièrement journalistes et responsables reçoivent des appels des élus -notamment de la gauche locale- pour demander des explications sur la non couverture de leurs conférences de presse ou - plus grave ! –sur le contenu du reportage.
Pas rares non plus les invitations insistantes de la part de cadres internes pour rendre compte des moindres faits et gestes des politiques dont ils sont proches.

Le SNJ a toujours fermement dénoncé ces tentatives et volontés de « pilotage politique », il continue à le faire avec autant de fermeté.

L’indépendance du service public est garantie par la loi...
Le SNJ déplore qu’un élu de la république s’en exonère publiquement.

SNJ Réunion 1ère France TV, snj.reunion@rfo.fr

lundi 4 novembre 2013

"Ils ne seront malheureusement plus là pour ceux qui viendront après moi"


Pour les auditeurs de La Réunion, elle est l'une des voix qui les informent au long de la journée. Maryline Dansi, née en Afrique de l'Ouest, journaliste à FreeDom, rend hommage dans ce très beau texte à nos confrères assassinés samedi au Mali. Elle fait partie de tous ceux qui ont appris à aimer le métier grâce à la radio, le média qui relie les hommes au-delà des conflits.

"Samedi 2 novembre 2013. 17 heures à La Réunion. Nous sommes dans la crainte. Ghislaine Dupont et Claude Verlon viennent d’être enlevés là où autrefois ils étaient accueillis en amis. Incompréhensible ! Aussitôt, tout s’enchaîne : les alertes… les recherches… les coups de téléphone… les échanges de mails avec les amis correspondants de RFI dans les capitales africaines… jusqu’à l’horrible nouvelle. Il est 21 heures. Nous sommes dans la peine. Ghislaine et Claude ne reviendront pas. Ils se sont tus. Assassinés ??? Au Mali ?!! Eux, les amis de l’Afrique ?!!!! Absurde ! Viennent les larmes… les questions… l’incompréhension… la rage. Encore ?! Voici RFI une nouvelle fois endeuillée par la perte de deux de ses enfants, si précieux… à la fois dévoués et passionnés.

Ghislaine Dupont est de ceux qui m’ont donné envie de devenir journaliste. Elle était, comme toutes les voix de Radio France Internationale, un peu un membre de ma famille. J’ai grandi et appris le monde avec sa voix. Via le poste de radio que m’avait offert mon père, elle m’a emmenée presque partout. Et plus tard, lorsque j’ai entamé mes études de journalisme et que la rédaction Afrique de RFI m’a ouvert ses portes, Claude, Ghislaine, comme tous les autres, ont été d’une tendresse inouïe, d’une disponibilité rarissime et d’une pédagogie sans faille. Ils ne seront malheureusement plus là pour ceux qui viendront après moi. Quelle douleur ! Quelle absurdité ! Je suis en peine. Pardon. Pardon pour cette bêtise sans nom.

Aujourd’hui, plus que jamais, je veux dire avec Birago Diop : « Les morts ne sont pas morts… Ils sont dans l'ombre qui s'éclaire… Ils sont dans l'enfant qui vagit. Les morts ne sont pas morts… Ils sont dans le tison qui s'enflamme, dans l'arbre qui frémit, dans l'eau qui coule… ». Non, Claude et Ghislaine ne sont pas morts. Ils seront là, à chaque fois que je me tiendrai derrière un micro."

D’une élève à jamais reconnaissante

vendredi 1 novembre 2013

Journalistes et hommes/femmes politiques, quelles relations?


Pour son café de novembre 2013, le SNJ vous invite à débattre sur le thème "Journalistes et hommes/femmes politiques, quelles relations?" La campagne pour les élections municipales est déjà lancée dans l'île, nous sommes submergés d'invitations pour "couvrir" meetings, inaugurations, conférences sur la marche du monde... Entre notre devoir d'informer et le refus de nous soumettre aux injonctions de certains hommes politiques, quelle est notre mission? Un an après l'agression de deux journalistes par les proches d'un député, le SNJ vous propose d'échanger vos expériences sur ce sujet.
Ce café syndical sera aussi l'occasion, comme d'habitude, de répondre aux questions les plus diverses, qu'il s'agisse de la rémunération en piges, de la fin du contrat de travail, de la surcharge de travail, de la déclaration de revenus aux services fiscaux...
Rendez-vous vendredi 8 novembre à 19 heures aux Pot'irons (face à la CGSS) à Saint-Denis. Renseignements: 06 92 01 52 99 ou 06 92 91 03 87.

dimanche 6 octobre 2013

Vers un journalisme low cost?



Café syndical vendredi 11 octobre à partir de 18 heures.

Le journalisme n'a jamais été un métier où l'on faisait fortune, à part quelques exceptions chez les stars de la télévision. Le quotidien des journalistes français est plus proche de celui de la classe moyenne, avec des salaires modestes et une précarisation croissante. Pour s'en convaincre, il suffit de lire les statistiques tirées des déclarations à la Commission de la carte d'identité des journalistes professionnels (*).
En 2011 :
- 8,5 % des journalistes en CDI (*) et 36,1 % des journalistes en CDD (*) touchaient moins de 2000 euros bruts par mois. - 24,6 % des journalistes en CDI et 41,1 % des journalistes en CDD touchaient entre 2000 et 3000 euros bruts par mois. - entre 30 et 31,8 % des pigistes touchaient moins de 1500 euros bruts par mois.

Beaucoup plus grave: la précarisation ne cesse de s'accroître. Elle était, chez les moins de 26 ans, de 50 % en 2009 ; elle grimpe à 67,9 % pour cette catégorie d'âge en 2012 ; dans la tranche d'âge supérieure, chez les 26-34 ans, un journaliste sur trois a désormais un contrat précaire (CDD ou pigiste). 

Pire encore: ces statistiques ne tiennent pas compte du nombre croissant de journalistes forcés de travailler sous statut d'auto-entrepreneur, dans l'impossibilité de cotiser pour leur santé, leur chômage ou leur retraite. Dans cette profession qui se féminise, on n'ose même plus espérer un congé de maternité. Les jeunes diplômés réunionnais, encore plus soumis à la pression du chômage que les métropolitains, sont particulièrement exposés, alors que se développe l'information sur le web, 24 heures sur 24, avec un stress amplifié.

Pour évoquer cette évolution vers un journalisme à haut stress et à bas coût, le SNJ organise un café syndical sur le thème "Vers un journalisme low cost?", vendredi 11 octobre à partir de 18 heures aux Pot'irons, à Saint-Denis (face à la CGSS). Entrée gratuite, chacun(e) paie sa consommation.



(*) http://www.metiers-presse.org/pdf/1380185936.pdf
CDI: contrat à durée indéterminée, CDD: contrat à durée déterminée.

samedi 28 septembre 2013

Pour un "bonus-malus social" dans la presse

Pourquoi les journalistes français sont-ils, dans leur très grande majorité, si mal payés pour leur travail, alors que beaucoup d’entreprises bénéficient d’importantes subventions publiques ? C’est l’une des questions qui ont été récemment abordées le 25 septembre par trois délégués du Syndicat national des journalistes avec Rudy Salles, rapporteur de la commission de l’Assemblée nationale pour les crédits « presse » du projet de loi des finances pour 2014. Le SNJ a –une fois de plus- expliqué que la presse française a de l’argent, mais qu’elle ne l’utilise pas forcément pour faire son travail et informer les citoyens. Voici un résumé des arguments du SNJ :
La PQR/PQD (*), c'est :
- 35 % de l'emploi salarié détruit en l'espace de vingt ans (on est passé de 23.000 emplois en 1990 à 15.000 en 2011) (source : cabinet Secafi).
- près des 2/3 des journalistes de moins de 26 ans en CDD ou pigistes (source : cabinet Secafi).
- En termes de productivité : plus 25 % entre 2004 et 2011 (source : cabinet Secafi).
- En termes de rémunération : 15 % des journalistes mensualisés gagnent moins de 2.000 euros bruts par mois et 31,5 % entre 2.000 et 3.000 euros bruts (avec, en moyenne, un niveau d'études bac + 4, bac + 5) ; 37 % des pigistes gagnent moins de 1.500 euros bruts par mois (source : commission de la carte, chiffres 2010). (*)
En parallèle, l'ensemble de la presse écrite perçoit chaque année entre 1 et 1,2 milliard d’euros d'aides publiques, souvent contradictoires et réparties de manière opaque, et, en tout cas, sans aucun contrôle, la Cour des comptes parlant de "système de guichet".
Le SNJ a donc à nouveau demandé la mise en place d'un système de bonus-malus social, basé sur des critères objectifs, auquel serait conditionnée l'attribution des aides à la presse. Le SNJ a réaffirmé sa volonté de voir l'Etat s'affirmer dans son rôle de régulateur et ne plus se contenter de signer des chèques en blanc à des syndicats d'éditeurs tous concurrents sur le marché des aides publiques. On se souvient que le groupe Hersant (ancien propriétaire du Journal de l’île de La Réunion) est dirigé par un "exilé fiscal", qui fait l'objet d'une enquête pour abus de biens sociaux tout en continuant de percevoir des aides publiques sans le moindre contrôle. Le SNJ rappelle que les aides à la presse ont un but citoyen: garantir une presse de qualité et aider au pluralisme, inscrit dans la Constitution française (article 34).
Le SNJ rappelle que la qualité de l'information est directement liée à la Charte d'éthique professionnelle des journalistes et qu'elle ne peut s'émanciper des conditions sociales de production de l'information : pour travailler correctement les journalistes doivent être correctement payés. On verra, lors du vote du budget 2014 au Parlement, si le SNJ a été entendu.
Le bureau du SNJ 974
 (avec le secrétariat national du SNJ)

(*) PQR : presse quotidienne régionale. PQD : presse quotidienne départementale, dont font partie les trois quotidiens réunionnais (JIR, Quotidien et Témoignages), où travaillent la moitié des journalistes de La Réunion. Les chiffres sur la précarité et la rémunération portent sur l'ensemble des journalistes de la presse écrite française.

mercredi 11 septembre 2013

Le SNJ 974 était dans la rue pour nos retraites

Départ au jardin de l'Etat.

Nous étions sept manifestants du SNJ dans la manifestation ce mardi 10 septembre pour demander une autre réforme des retraites... Nous aurions bien sûr préféré voir beaucoup plus de confrères/consoeurs pour défendre nos retraites, puisque la précarisation de nos métiers nous fragilise encore plus que d'autres professions (voir post ci-dessous). Environ 300 journalistes travaillent à La Réunion, mais tous ne bénéficient malheureusement pas de notre statut professionnel, et ont bien du mal à l'obtenir puisque beaucoup d'employeurs pratiquent un chantage plus ou moins subtil: "Si tu veux travailler, tu acceptes ce qu'on te propose".
Nous nous sommes joints ce mardi à la trentaine de camarades des différents syndicats de l'union Solidaires, au milieu d'un défilé qui comptait un millier de personnes à Saint-Denis. Restons optimistes: la prochaine fois, nous serons plus nombreux!

Le bureau du SNJ 974


dimanche 1 septembre 2013

Pour nos retraites, mobilisons-nous le 10 septembre


La "réforme" des retraites est une arnaque. Comment peut-on croire qu'on percevra une retraite après 43 ans de cotisations, alors que les générations actuelles n'obtiennent même pas un emploi à temps complet avant 25 ans? A supposer que ces journalistes aient constamment un travail, sans période de chômage ou d'auto-entreprenariat contraint, ils devront travailler jusqu'à 68 ans. Et nous savons qu'il s'agit là d'une situation trop rare pour être vraisemblable: la profession se précarise (voir notre article du 11 juillet ci-dessous); des médias refusent de salarier leurs journalistes en leur imposant un statut d'"indépendant". La plupart des journalistes devront travailler bien après 70 ans pour percevoir une retraite décente.
Contre cette arnaque, il y a des solutions, proposées par l'Union syndicale Solidaires: notamment une autre répartition des richesses, qui restituerait aux salariés une partie de la richesse qui va actuellement aux actionnaires (*). Les fortunes augmentent, certaines vont se cacher à l'étranger (voir notamment l'empire Hersant qui a bénéficié des subventions publiques pour la presse... avant de brader ses journaux, alors que son patron s'est exilé en Suisse pour payer moins d'impôts). Cette "réforme" des retraites enrichira ceux qui peuvent s'acheter des immeubles de rapport, et appauvrira tous ceux qui n'auront que leur retraite pour payer un logement.
Pour dire non à cette arnaque nationale, le Syndicat national des journalistes appelle à la grève et à la manifestation, mardi 10 septembre à partir de 9 heures au Jardin de l'Etat à Saint-Denis, avec l'union Solidaires, la CGTR, la FSU, FO et l'Unef.

Le bureau du SNJ 974


(*) Télécharger ici le document "Note mesures retraites def" : http://solidaires.org/article45500.html

Travailler plus longtemps, alors que les jeunes ne trouvent pas d'emploi?

Il n’y a malheureusement pas de surprise dans la réforme des retraites annoncée. Bâti sur un nouvel allongement de la durée de cotisation et une hausse des cotisations sociales, le projet de loi gouvernemental ne fait que prolonger la loi Fillon (2010), dans la continuité des mesures prises depuis 2003 pour « sauver le système de retraites par répartition ». Mais quelle est la logique de cette nouvelle réforme ? Faire travailler plus longtemps les salariés, alors que les jeunes ne trouvent pas d’emploi ? Un autre partage du travail doit être possible.
A raison d’un trimestre de plus à cotiser tous les trois ans à partir de 2020, il faudra 43 annuités aux admissibles de 2035 pour obtenir le taux plein et éviter la décote (-5% par annuité manquante, et jusqu’à -25%). L’hypocrisie de ce système, c’est qu’il conduira à une inéluctable baisse du niveau des retraites. Inéluctable, puisque l’entrée dans la vie active est de plus en plus tardive, compte tenu de la situation du marché de l’emploi, et la porte de sortie ouverte de plus en plus tôt par les patrons. A 55 ans, le plan seniors, c’est dehors !
Conséquence : si les nouveaux critères de prise en compte des trimestres cotisés (apprentis, étudiants, congés maternité) vont dans le bon sens, ce sont encore et toujours les salariés les moins bien payés, et aux carrières incomplètes (les femmes notamment), qui seront le plus pénalisés. Dans une situation où la moitié des salariés ne sont plus dans l’emploi au moment de faire valoir leurs droits à la retraite, où l’espérance de vie en bonne santé stagne, voire régresse, les projets du gouvernement sont inacceptables.
Particulièrement touchés par la crise, les journalistes figurent parmi les professions qui auront le plus à souffrir d’une réforme inéquitable. Car la précarité qui mine le secteur des médias renforce la difficulté pour les jeunes journalistes de trouver un emploi stable, et condamne la plupart des confrères à des carrières tardives et morcelées. Car derrière les salaires des « stars de l’info », les rémunérations sont indignes dans nombre de grilles salariales de la profession. Car les patrons de presse, qui ont su, de tous temps, transformer les clauses de cessions en plans de licenciements déguisés, usent et abusent de la rupture conventionnelle à tour de bras, pour pousser dehors les gêneurs, et les « trop vieux ».
Plus que de mesurettes financées en grande partie par les ménages, la pérennité du système de retraites par répartition doit reposer sur une autre répartition des richesses. Les exonérations de cotisations patronales, sans aucune contrepartie pour les entreprises, n’ont jusqu’à présent pas prouvé leur efficacité économique et sociale. En 2012, les dividendes versés par les entreprises du CAC 40 à leurs actionnaires ont atteint 40,9 milliards d’euros, en hausse de 5% ! La fraude fiscale représente 60 à 80 milliards d’euros de manque à gagner, par an, pour les caisses de l’Etat.
Pour changer la donne, la mobilisation interprofessionnelle est indispensable. Première organisation de la profession, le Syndicat National des Journalistes, membre fondateur de l’Union syndicale Solidaires, appelle dans toute la France l’ensemble de ses sections à soutenir toute forme de mobilisation inter-catégorielle. Le SNJ appelle l’ensemble des journalistes à participer massivement à la journée nationale d’actions, de grève et de manifestations, du mardi 10 septembre 2013.

dimanche 25 août 2013

Café syndical "Les médias face aux experts"


Les vacances sont terminées! Le Syndicat national des journalistes (section Réunion-océan Indien) organise un café-rencontre sur le thème "Les médias face aux experts", vendredi 13 septembre à partir de 19 heures à Saint-Denis. Les débats seront animés par Nicolas Bonin aux Pot'irons (près de la CGSS). L'entrée est gratuite, chacun(e) paie ses consommations. Lors de ce café syndical, les adhérents du SNJ seront également disponibles pour répondre aux questions pratiques des journalistes (carte de presse, contrat de travail, travail sous forme de piges, etc).

Le bureau du SNJ 974
contact: snjreunion@gmail.com

jeudi 11 juillet 2013

231 journalistes cartés à La Réunion


L’île de La Réunion compte officiellement 231 journalistes titulaires d’une carte de presse, selon les statistiques 2012 de la CCIJP (Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels). Ce chiffre confirme le tassement du nombre de journalistes cartés, après une forte progression dans la première décennie 2000 : 160 en 2002, 206 en 2008, 227 en 2010, 228 cartes en 2011.
Deux autres données ressortent à la lecture de ces statistiques à la Réunion. Les mêmes que dans le reste du pays. D'abord, la féminisation  de la profession. En 2008, 50 cartes avaient été attribuées à des  femmes, soit 24,27% du total, contre 86 en 2012, soit une proportion de 37,23%. Enfin, autre notion importante, et inquiétante: la précarisation du métier. En 2002, les pigistes ou CDD représentaient 5,62% des cartes délivrées, ils sont désormais 14%.
Les journalistes « cartés » se répartissaient ainsi en 2012:
- 128 en presse écrite dont 59 au JIR, 53 au Quotidien, 5 à Témoignages et 11 en presse magazine.
- 99 dans l'audiovisuel dont 76 à Réunion 1ère (pigistes compris), 19 à Antenne Réunion, 3 à Freedom et 1 à Festival. 
- 2 autres pigistes. 
- 2 non localisés. 

Le SNJ rappelle que la carte de presse est un outil pour faire reconnaître son statut et se voir appliquer les droits de la profession. Il est donc indispensable de la demander dès l’obtention des trois premières fiches de paie.

Le bureau du SNJ





samedi 8 juin 2013

Bravo aux élu(e)s de Réunion 1ère!


Jean-Claude Toihir, titulaire DP.
Suzette Emma, titulaire CE.
Thierry Chapuis, suppléant CE.
                        
Vu le contexte difficile (absence de collège spécifique pour les journalistes), le SNJ a fait un très bon résultat aux élections professionnelles de Réunion 1ère, le 4 juin dernier.
Suzette Emma est élue en comité d'entreprise avec son suppléant Thierry Chapuis.
Antoine Garnier, suppléant DP.
Jean-Claude Toihir est élu délégué du personnel avec son suppléant Antoine Garnier.
Le SNJ félicite les nouveaux élus et remercie tous les électeurs/électrices qui lui ont fait confiance: une confiance qui va manifestement au-delà des rédactions.
Voici les chiffres du collège "cadres" qui compte 153 inscrits dont 81 journalistes:
En CE, le SNJ obtient 33 voix, derrière la CGT (45 voix) et devant FO (29) et la CFDT (24).
En DP, le SNJ obtient 36 voix, derrière la CGT (43) et devant FO (29) et la CFDT (22). 


Le bureau du SNJ 974

samedi 25 mai 2013

A Réunion 1ère, votez le 4 juin pour le SNJ !


Suzette Emma
Jean-Claude Toihir
Thierry Chapuis
      
Les élections professionnelles de Réunion 1ère auront lieu le 4 juin. Le Syndicat national des journalistes présente des candidats au comité d'entreprise (CE) et chez les délégués du personnel (DP). Car le SNJ, premier syndicat de journalistes en France, est le mieux placé pour défendre le statut et le droit d'informer, au moment où le service public audiovisuel vit un tournant technologique.

Le SNJ s’est assez engagé pour le développement multimédia pour ne pas être accusé aujourd’hui d’être "passéiste" ou "rétrograde". Les journalistes rechignent rarement aux surcharges de travail quand l’actualité l’exige. Mais ils ne veulent pas faire de l’abattage d’infos multi-supports, sans choix ni réflexion, "à effectifs constants" avec la précarité comme seul stimulant. 
Les élus SNJ se battent pour un meilleur service public et contre le mélange des genres: divertissement, communication, commerce, etc. Ils plaident pour l’attribution de la carte aux journalistes des nouveaux médias : Internet, mobiles, etc.  

Le SNJ appelle à une véritable réflexion sur la précarité et l’emploi. Cela donnerait enfin une visibilité à de nombreux jeunes ou de moins jeunes journalistes qui enchaînent depuis trop longtemps les petits contrats. Le SNJ insiste pour des règles claires qui évitent de reproduire à l’avenir une telle précarité.

Pour les pigistes, le SNJ a œuvré pour un bon accord avec une importante revalorisation du barème des piges et la reconnaissance de l’ancienneté. Certes aujourd’hui la direction et les services de paie se font tirer l’oreille particulièrement pour l’outremer, mais le SNJ ne laissera pas la situation se dégrader inéluctablement. Le SNJ reste (parfois seul) aux côtés des précaires dans ce combat de tous les jours, un combat de plus en plus difficile. Les élus SNJ soutiennent les journalistes victimes de la précarité. Nous présentons des candidat(e)s concerné(e)s car eux-mêmes en situation de précarité. 


Nous présentons 7 candidats pour chaque instance: 4 titulaires et 3 suppléants.
En CE. Titulaires: Suzette Emma, Sophie Person, Antoine Garnier, Pierre Comorassamy.
              Suppléants: Thierry Chapuis, Jean-Claude Toihir, Danièle Géronimi-Dambreville.
En DP. Titulaires: Jean-Claude Toihir, Danièle Géronimi-Dambreville, Thierry Chapuis, Sophie                  Person. Suppléants: Antoine Garnier, Pierre Comorassamy, Suzette Emma.
Sophie Person

Le SNJ n’est pas un syndicat corporatiste pour le plaisir de l’être. Nous faisons un métier différent.


VOTER SNJ, C’EST DEFENDRE CETTE DIFFERENCE !

samedi 18 mai 2013

Déclaration de revenus : - 7650 €



C’est la saison des déclarations de revenus 2012… A La Réunion, vous avez jusqu'au 27 mai pour les dépôts de déclarations sur papier, et jusqu'au 11 juin pour les déclarations par Internet. Tous les journalistes professionnels ont le droit de déduire 7650 euros de leurs salaires de 2012. Cette spécificité permet aux journalistes mal payés (une forte majorité à La Réunion) de payer peu ou pas d’impôts sur le revenu ; c’est particulièrement utile pour les débutants sans enfants à charge.
Cette « allocation de frais d’emploi » est liée à l’exercice du métier de journaliste, pas à la possession de la carte de presse. Mais ce n’est pas une excuse pour ne pas demander la carte d’identité des journalistes professionnels ; au contraire, le SNJ incite tous les journalistes à en faire la demande, quels que soient les arguments opposés par les employeurs. Car cette carte reste un atout en cas de contrôle.
Attention à tous nos confrères et consoeurs qui travaillent sous statut d'auto-entrepreneur ou autre statut libéral, souvent contraints par leurs "employeurs". Ce statut vous prive des droits des salariés, qu'il s'agisse de cette "allocation de frais d'emploi", du congé de maternité, des indemnités en cas de maladie, d'indemnisation du chômage... 
Pour déclarer vos revenus, le SNJ vous propose un vade-mecum : http://www.snj.fr/spip.php?article915

Le bureau du SNJ 974

lundi 13 mai 2013

Soutien à notre confrère agressé pour une critique de théâtre


Une fois de plus, un journaliste a été agressé à La Réunion dans l’exercice de ses fonctions. Cela s’est passé le 5 mai, lors d’un repas à la fin d’un festival de théâtre. Notre confrère du Quotidien a été insulté par un metteur en scène, manifestement mécontent de l’un de ses articles. L’homme de théâtre a même jeté une assiette pleine à la figure du journaliste. Le texte rédigé par notre confrère n’avait pourtant rien de répréhensible : il s’agissait d’une vraie critique de théâtre, mesurée et argumentée. C’est l’une des facettes du métier de journaliste, dont la charte de déontologie précise qu’il « défend la liberté d’expression, d’opinion, de l’information, du commentaire et de la critique ». 
Le Syndicat national des journalistes, première organisation de la profession, s’élève contre le comportement inacceptable de ce lecteur, qui constitue une atteinte manifeste à la liberté de la presse. C’est déjà la sixième agression de journaliste depuis février 2012 à La Réunion. Le SNJ-Réunion océan Indien remercie les témoins qui sont  intervenus pour protéger notre confrère, et rappelle son soutien à tous les journalistes menacés dans l’exercice de leurs fonctions.

samedi 27 avril 2013

Le 1er mai, le SNJ sera dans la rue


Les journalistes n'échappent pas à l'évolution actuelle: une plus grande précarisation, des salaires souvent indécents, l'exploitation de la bonne volonté et de la conscience professionnelle de tous, surtout des plus jeunes. En même temps, l’expérience nous indique que le rapport de force est déterminant : pour que les droits acquis ne régressent pas, pour en gagner de nouveaux, il faut s’organiser et agir ensemble ! Les moyens existent, notre société est de plus en plus riche: la mobilisation nous permettra d'imposer une répartition différente des richesses, pour que cela ne profite plus qu'aux seuls patrons, banquiers et actionnaires. On l'a bien vu depuis 2009: la prime Cospar, même modeste, rend grand service à tous les journalistes qui en bénéficient, et ils sont nombreux à gagner suffisamment peu pour en bénéficier!
C'est pour cela que le Syndicat national des journalistes (membre de l'union syndicale Solidaires) appelle à participer aux manifestations de ce 1er mai.
Rendez-vous mercredi à Saint-Denis au jardin de l'Etat à partir de 10 heures, pour défiler jusqu'au Barachois. Lire également ici: http://snj.fr/spip.php?article4773

Le bureau du SNJ 974

mardi 23 avril 2013

Journée mondiale du droit d'auteur

En ce 23 avril, la Fédération européenne des journalistes (dont le SNJ fait partie) célèbre sa "journée mondiale du droit d'auteur", afin de lutter contre les contrats injustes.
Les journalistes ont des droits économiques et des droits moraux. Cela signifie qu’ils doivent être reconnus comme les auteurs du travail qu’ils produisent, qu’ils puissent en protéger l’intégrité et recevoir une rémunération équitable quand leurs travaux sont réutilisés.

La tendance des médias est d’imposer des contrats exigeant des journalistes une cession de tous leurs droits d’auteur, y compris économiques et moraux. Nous devons nous assurer que les intérêts des journalistes sont pris en compte au moment de la signature du contrat et éviter de longues et coûteuses procédures judiciaires.
La FIJ (Fédération internationale des journalistes) et la FEJ (Fédération européenne des journalistes) appellent leurs affiliés à soutenir leur campagne contre les contrats injustes et spoliateurs de droits.
Vous avez une histoire à partager sur les contrats spoliateurs de droits? Vous avez en votre possession de tels contrats ou souhaitez nous faire part de décisions de justice qui les ont dénoncés ? Envoyez vos informations à pamela.moriniere@ifj.org.



dimanche 21 avril 2013

Café syndical le 10 mai: "Pigiste, un statut à part?"

Elle a perdu son bébé parce que malgré son travail de journaliste, les cotisations versées par ses employeurs ne lui permettaient pas de prendre un véritable congé de maternité. C'est le témoignage publié par "Le Journaliste", la revue du SNJ (voir ci-dessous). On se croirait revenus dans les usines ou les plantations de canne à sucre du XIXe siècle... Ce drame illustre la prolétarisation de notre métier (n'ayons pas peur des mots) qui prend différentes formes, y compris à La Réunion. Pour parler des conditions de travail des journalistes pigistes, le SNJ-Réunion vous propose de participer à son prochain café, vendredi 10 mai à partir de 18 heures sur le thème "Pigiste, un statut à part?" (voir ici: https://www.facebook.com/events/109260552582413/).
Fé tourné!


mardi 9 avril 2013

Le Tangue donne la parole aux forçats de linfo.re

Une fois n'est pas coutume: laissons d'abord parler les autres... En l'occurrence, prenez le temps de lire cet article paru dans Le Tangue, mensuel satirique de La Réunion.



Au Syndicat national des journalistes, nous avions eu vent de ce fonctionnement colonial: faire travailler des confrères malgaches payés un euro l'article, pour alimenter un site web en contenus grappillés sur d'autres sites. Mais pour des raisons évidentes, aucun de nos confrères/consoeurs n'a pris le risque de nous envoyer des preuves. Alors nous sommes très contents que Le Tangue soit sorti de son terrier pour nous raconter tout ça. Bien entendu, le SNJ s'indigne de ces pratiques, qui vont de pair avec une exploitation des jeunes journalistes réunionnais. Et le SNJ encourage tous les confrères et consoeurs, quelle que soit leur nationalité, à parler de leurs conditions de travail afin qu'on puisse les défendre.
Et puis... n'hésitez pas à acheter le numéro 8 du Tangue (en vente dans pas mal de commerces à La Réunion), à aller voir sur sa page Facebook, voire à vous abonner.
                                                                                                             Le bureau du SNJ 974

mercredi 20 mars 2013

Café syndical vendredi: la déontologie

Quelle déontologie pour les journalistes?
Quel journaliste ne s'est jamais senti pris entre deux feux? Entre l'urgence de publier l'information exclusive et l'exigence de vérifier ses sources? Entre le devoir d'impartialité et la nécessité d'expliquer au risque de déplaire? Selon la hiérarchie et les conditions de travail, il est parfois difficile de trouver l'attitude juste. C'est pour en parler, entre nous, que le Syndicat national des journalistes vous invite à son 3e "café syndical" (*) sur le thème "La déontologie", ce vendredi 22 mars de 18 à 20 heures, au Blue Angel (85, bd Hubert-Delisle, sur le front de mer) à Saint-Pierre. La charte de déontologie est ici: http://snj.fr/spip.php?article1032. Renseignements: 06 92 01 52 99 ou 06 92 66 17 64.

* La participation est libre, chacun paye sa consommation.

vendredi 15 mars 2013

Soutien aux confrères de "Témoignages"


« Témoignages a besoin de vous » écrivaient nos confrères de Témoignages le 11 mars dernier. On veut bien les croire… Le quotidien fondé par Raymond Vergès en 1944, le plus ancien des trois quotidiens réunionnais, est financièrement mal en point, notamment parce qu’il a vu son lectorat fondre comme neige au soleil. Il contribue pourtant à une véritable diversité de l’information, diversité quasiment disparue dans les autres régions françaises.
C’est pour défendre ce précieux pluralisme de la presse que le Syndicat national des journalistes soutient la rédaction de Témoignages. Ce faisant, le SNJ, strictement apolitique depuis sa fondation en 1918, n’émet aucun avis sur la ligne éditoriale du média. 
Le SNJ Réunion-océan Indien exprime sa solidarité avec nos confrères, en choisissant de verser 150 euros dans le cadre de la collecte organisée par le média. 

Le bureau du SNJ Réunion – océan Indien

mardi 12 mars 2013

Antenne Réunion condamnée à payer 43 000 euros à une journaliste


Journalistes, ne vous laissez pas impressionner!

A La Réunion, de nombreux employeurs profitent d’un contexte d’emploi particulièrement tendu pour mettre la pression sur leurs salariés, qui n’osent pas toujours s’opposer, par crainte d’un licenciement. En 2010, une journaliste d’Antenne Réunion a pourtant contesté son licenciement «pour faute grave». La cour d’appel de Saint-Denis vient de lui donner raison et condamne la chaîne privée à lui payer 43 126,96 €  d’indemnités, dommages et préjudices.

En février  2010, une journaliste reporter d’images (JRI) d’Antenne Réunion, en CDI (contrat à durée indéterminée) depuis 4 ans, dont le travail, l’efficacité et la disponibilité sont unanimement reconnus par ses pairs, est mise à pied puis licenciée «pour faute grave». Que lui reproche-t-on? D’avoir, à la suite d’un appel de son rédacteur en chef après 19 heures (journal télévisé), refusé de couvrir un fait divers. La journaliste, qui avait terminé sa journée, n’était en effet plus disponible à l’heure de l’appel. Antenne  Réunion argumente que l’«usage dans l’entreprise veut qu’un journaliste qui est inscrit au planning attende la fin de la diffusion du journal télévisé, vers 19h30, pour débaucher » ; il ajoute qu’« en outre en tant que correspondante dans le sud, vous êtes soumise à une disponibilité particulière par rapport aux autre journalistes reporters d’images ».

Saisie par l’intéressée, le conseil de Prud’hommes considère en juin 2011 que le licenciement n’est pas basé sur une faute grave, mais sur « une cause réelle et sérieuse». En conséquence il condamne l'employeur  à payer 25 410,60 € au titre d’indemnités, dommages et préjudices.

Les deux parties font toutefois appel du jugement : la journaliste, qui considère toujours n’avoir commis aucune faute et que le licenciement n’est donc aucunement justifié, et Antenne Réunion, qui maintient son argumentaire sur « l’usage » d’horaires tardifs et sur la « disponibilité particulière » qui serait associée à la correspondance dans le sud de l’île.

Peine perdue: en novembre 2012, comme la journaliste, la cour d’appel de Saint-Denis considère que le licenciement est « dépourvu de cause réelle et sérieuse ».

La cour d’appel de Saint-Denis affirme en effet qu’« il est constant et non discuté, que l’usage dont se prévaut l’employeur n’a pas été retranscrit dans un quelconque règlement intérieur ni accord, permettant ainsi de préciser le volume et les horaires de travail des journalistes. De plus, le contrat de travail de l’intimée stipulant un horaire mensuel moyen de 151,67 heures, sa qualité de cadre ne justifiait pas un dépassement de ce volume, au-delà des dispositions légales ». Par ailleurs, il rappelle que la « défaillance [d’Antenne Réunion] dans l’organisation des permanences ne peut être imputée à la journaliste libérée de ses obligations quotidiennes et soumise à aucune permanence »

La chaîne privée est donc désavouée en appel, et surtout plus lourdement condamnée : au final,  Antenne Réunion doit payer 43 126,96 € en indemnités, dommages et préjudices.

Le SNJ invite tous les journalistes réunionnais à se rebeller contre les sanctions injustifiées, trop fréquentes dans un métier où la "disponibilité" et la conscience professionnelle sont prétextes à d'innombrables abus.

Le bureau du SNJ 974

dimanche 24 février 2013

Antenne Réunion Radio : ruptures conventionnelles/amiables ou licenciements économiques ?

La CFE-CGC Communication OI et le SNJ (Syndicat national des journalistes)  s'inquiètent,  en l’absence d’institutions représentatives du personnel, de l’opacité qui entoure les conditions dans lesquelles se sont conclus les départs chez Antenne Réunion Radio.
En connaissant la volonté affichée par la direction de réduire significativement le nombre de salariés de l'entreprise (voir JIR et Quotidien du 15 février), la CFE-CGC Communication et le SNJ ont des raisons de penser que la rupture conventionnelle/amiable est un moyen de contourner la procédure de licenciement économique. Nous avons d’ores et déjà alerté la direction départementale du Travail (DIECCTE) à qui nous demandons d’ouvrir rapidement une enquête afin de vérifier le respect des procédures.
La CFE-CGC Communication  et le SNJ rappellent à tous les salariés d'Antenne Réunion  que la convention de rupture du contrat de travail ne peut être valablement conclue que si elle manifeste le consentement libre et non équivoque du salarié pour mettre fin au contrat de travail et si elle respecte les droits auxquels il peut prétendre. Lorsqu’une entreprise connaît des difficultés, le salarié doit pouvoir choisir entre une rupture conventionnelle ou un licenciement économique. Cette obligation d’information de l’employeur a été précisée par le ministère du Travail.
Le licenciement économique permet de bénéficier d’une allocation spécifique plus favorable que celle versée aux demandeurs d’emploi n’ayant pas signé ce contrat, ainsi que de mesures d’accompagnement favorisant son reclassement accéléré. Ainsi, un contournement de la loi prive les salariés d’une juste indemnisation.
Les salariés qui auraient signé par dépit une rupture conventionnelle de leur CDI (contrat à durée indéterminée) ont 12 mois pour contester en justice. Le fait que la DIECCTE ait homologué la convention ne signifie pas qu’elle soit légale.
Les représentants de la CFE-CGC et du SNJ sont là pour vous défendre  et éviter de vous faire flouer par un employeur qui a tout fait pour décourager ses salariés d’exercer un mandat électif dans ses sociétés.

Fait à Saint-Denis, le 24 février 2013

CFE-CGC Communication OI                                          SNJ 974         06 92 01 52 99              
06 93 90 84 62                                                                     http://snjreunion.blogspot.com  
cyrille.lauret@cgc-communication.org                                                     


                                     

jeudi 21 février 2013

Un an, un bilan, encore trop d'agressions

Le blog du SNJ Réunion a fêté sa première année le 18 février dernier. Un anniversaire, c'est toujours l'occasion de tirer un bilan. On retiendra cinq séries d'agressions contre des journalistes, une mobilisation ponctuelle ne suffit pas: c'est une mobilisation continue qu'il faut pour dire non à ces violences et défendre notre droit de travailler dans de bonnes conditions.
Cinq fois, cette année, nous avons publié des messages de soutien à des collègues insultés ou agressés:

  • Ce sont des journalistes, bousculés pendant les émeutes de février
  • Ce sont des militants d'extrême droite qui insultent les journalistes en avril
  • C'est un pêcheur qui s'autorise un coup de poing contre un confrère en août
  • Ce sont les sbires d'un député qui molestent un journaliste après avoir menacée une consoeur en septembre
  • Ce sont de nouveau des journalistes agressés à Saint-Louis ce mois-ci.  
Il y a des mois où il ne fait pas bon être journaliste. Cette violence physique ou verbale se double d'une précarisation de la profession. A plusieurs reprises, le SNJ a été sollicité par des confrères et consoeurs, menacés ou licenciés. A plusieurs reprises, il a constaté les tentatives de contournement du code du travail, au moyen de statuts d'auto-entrepreneur, de non-reconnaissance du travail. Elus et délégués syndicaux témoignent également d'un climat assombri dans les médias locaux.
Au travail des sections et de leurs délégué, pendant une année rythmée de rendez-vous électoraux professionnels ou nationaux, le SNJ Réunion n'a pas chômé.
Sur le blog, ce sont quelques 6000 pages qui ont été vues pendant cette période avec pour certains messages, jusqu'à presque 400 lectures. Si on considère que le nombre de journalistes à La Réunion ne dépasse pas les 300 personnes, c'est un succès.
Parmi les nouveautés 2012, citons également les deux cafés syndicaux consacrés à la carte de presse et à la Liberté de la presse.

Bien sûr, rien de ce que nous faisons n'est parfait et tout est perfectible. Alors chers confrères, chères consoeurs, vous qui avez de bonnes idées,  il est temps de prendre vos responsabilités et de nous rejoindre en adhérant au SNJ. Nous avons besoin de vous, car si 2012 n'a pas été de tout repos, 2013 ne le sera pas moins.

Le bureau du SNJ 974

vendredi 15 février 2013

Nadir Dendoune est libre!


On vient de l'apprendre: le journaliste Nadir Dendoune est libre (http://www.snj.fr/spip.php?article4646). Le comité réunionnais de soutien, auquel s'est associé le SNJ 974, exprime sa satisfaction et remercie tous ceux qui, à La Réunion, ont signé la pétition de soutien (voir notre article du 1er février).
Le bureau du SNJ 974

jeudi 7 février 2013

Le SNJ condamne les deux agressions de Saint-Louis

Encore des excès... Une consoeur JRI (journaliste reporter d'images) d'une télévision locale a été molestée mercredi vers midi, alors qu'elle couvrait la manifestation de protestation des jeunes devant la mairie de Saint-Louis. Elle n'a heureusement pas été blessée, mais son récit témoigne d'actes inadmissibles: "Alors que je filmais les jeunes qui brisaient des vitres, l'un d'eux a tapé sur ma caméra. En voulant protéger mon matériel je me suis détournée et j'ai reçu une gifle. J'ai eu mal à la joue pendant quelques heures".Par ailleurs, un autre journaliste, photographe pigiste dans une agence de presse, a également été pris à partie par des jeunes, son tee-shirt a été arraché (*). Le SNJ Réunion condamne fermement ces agressions, qui s'inscrivent malheureusement dans une série d'incidents dommageables pour la liberté de la presse. En revanche, le SNJ Réunion apprécie à sa juste valeur l'attitude responsable des jeunes qui ont présenté leurs excuses à notre consoeur et ont sermonné l'auteur de la gifle.


Le bureau du SNJ Réunion


(*) Voir http://www.ipreunion.com/photo-du-jour/reportage/2013/02/06/saint-louis-la-palissade-des-jeunes-bloquent-la-circulation,19061.html)

vendredi 1 février 2013

Libérez Nadir Dendoune!


Nadir Dendoune, journaliste français, est actuellement retenu prisonnier en Irak depuis le 23 janvier dernier. Il a été arrêté alors qu’il travaillait pour le Monde diplomatique et le Courrier de l’Atlas. Il est connu et apprécié par les confrères qui l’ont côtoyé au Centre de formation des journalistes (Paris) et dans le réseau « la Chance aux concours », où il s’est investi pour aider les jeunes à préparer les difficiles concours d’écoles de journalisme.

A La Réunion, un « Comité réunionnais de soutien pour la libération de Nadir Dendoune » vient de se monter, auquel s'associe la section Réunion - océan Indien du Syndicat national des journalistes, comme l'ensemble du SNJ. Nous venons d'envoyer un courrier aux parlementaires réunionnais, leur demandant d'intervenir auprès du gouvernement.
Nous relayons également l'appel à signer la pétition: (http://www.avaaz.org/fr/petition/Liberez_Nadir_DENDOUNE_journaliste_francais_incarcere_en_Irak/?caBZUdb)
Comité réunionnais de soutien: 06 93 10 83 88.

Le bureau du SNJ 974


MESSAGE reçu ce mercredi 6 février:
Selon son collaborateur parlementaire, Mme Ericka Bareigts, députée de la Réunion, a signé la pétition ci-dessus.