mercredi 20 mars 2013

Café syndical vendredi: la déontologie

Quelle déontologie pour les journalistes?
Quel journaliste ne s'est jamais senti pris entre deux feux? Entre l'urgence de publier l'information exclusive et l'exigence de vérifier ses sources? Entre le devoir d'impartialité et la nécessité d'expliquer au risque de déplaire? Selon la hiérarchie et les conditions de travail, il est parfois difficile de trouver l'attitude juste. C'est pour en parler, entre nous, que le Syndicat national des journalistes vous invite à son 3e "café syndical" (*) sur le thème "La déontologie", ce vendredi 22 mars de 18 à 20 heures, au Blue Angel (85, bd Hubert-Delisle, sur le front de mer) à Saint-Pierre. La charte de déontologie est ici: http://snj.fr/spip.php?article1032. Renseignements: 06 92 01 52 99 ou 06 92 66 17 64.

* La participation est libre, chacun paye sa consommation.

vendredi 15 mars 2013

Soutien aux confrères de "Témoignages"


« Témoignages a besoin de vous » écrivaient nos confrères de Témoignages le 11 mars dernier. On veut bien les croire… Le quotidien fondé par Raymond Vergès en 1944, le plus ancien des trois quotidiens réunionnais, est financièrement mal en point, notamment parce qu’il a vu son lectorat fondre comme neige au soleil. Il contribue pourtant à une véritable diversité de l’information, diversité quasiment disparue dans les autres régions françaises.
C’est pour défendre ce précieux pluralisme de la presse que le Syndicat national des journalistes soutient la rédaction de Témoignages. Ce faisant, le SNJ, strictement apolitique depuis sa fondation en 1918, n’émet aucun avis sur la ligne éditoriale du média. 
Le SNJ Réunion-océan Indien exprime sa solidarité avec nos confrères, en choisissant de verser 150 euros dans le cadre de la collecte organisée par le média. 

Le bureau du SNJ Réunion – océan Indien

mardi 12 mars 2013

Antenne Réunion condamnée à payer 43 000 euros à une journaliste


Journalistes, ne vous laissez pas impressionner!

A La Réunion, de nombreux employeurs profitent d’un contexte d’emploi particulièrement tendu pour mettre la pression sur leurs salariés, qui n’osent pas toujours s’opposer, par crainte d’un licenciement. En 2010, une journaliste d’Antenne Réunion a pourtant contesté son licenciement «pour faute grave». La cour d’appel de Saint-Denis vient de lui donner raison et condamne la chaîne privée à lui payer 43 126,96 €  d’indemnités, dommages et préjudices.

En février  2010, une journaliste reporter d’images (JRI) d’Antenne Réunion, en CDI (contrat à durée indéterminée) depuis 4 ans, dont le travail, l’efficacité et la disponibilité sont unanimement reconnus par ses pairs, est mise à pied puis licenciée «pour faute grave». Que lui reproche-t-on? D’avoir, à la suite d’un appel de son rédacteur en chef après 19 heures (journal télévisé), refusé de couvrir un fait divers. La journaliste, qui avait terminé sa journée, n’était en effet plus disponible à l’heure de l’appel. Antenne  Réunion argumente que l’«usage dans l’entreprise veut qu’un journaliste qui est inscrit au planning attende la fin de la diffusion du journal télévisé, vers 19h30, pour débaucher » ; il ajoute qu’« en outre en tant que correspondante dans le sud, vous êtes soumise à une disponibilité particulière par rapport aux autre journalistes reporters d’images ».

Saisie par l’intéressée, le conseil de Prud’hommes considère en juin 2011 que le licenciement n’est pas basé sur une faute grave, mais sur « une cause réelle et sérieuse». En conséquence il condamne l'employeur  à payer 25 410,60 € au titre d’indemnités, dommages et préjudices.

Les deux parties font toutefois appel du jugement : la journaliste, qui considère toujours n’avoir commis aucune faute et que le licenciement n’est donc aucunement justifié, et Antenne Réunion, qui maintient son argumentaire sur « l’usage » d’horaires tardifs et sur la « disponibilité particulière » qui serait associée à la correspondance dans le sud de l’île.

Peine perdue: en novembre 2012, comme la journaliste, la cour d’appel de Saint-Denis considère que le licenciement est « dépourvu de cause réelle et sérieuse ».

La cour d’appel de Saint-Denis affirme en effet qu’« il est constant et non discuté, que l’usage dont se prévaut l’employeur n’a pas été retranscrit dans un quelconque règlement intérieur ni accord, permettant ainsi de préciser le volume et les horaires de travail des journalistes. De plus, le contrat de travail de l’intimée stipulant un horaire mensuel moyen de 151,67 heures, sa qualité de cadre ne justifiait pas un dépassement de ce volume, au-delà des dispositions légales ». Par ailleurs, il rappelle que la « défaillance [d’Antenne Réunion] dans l’organisation des permanences ne peut être imputée à la journaliste libérée de ses obligations quotidiennes et soumise à aucune permanence »

La chaîne privée est donc désavouée en appel, et surtout plus lourdement condamnée : au final,  Antenne Réunion doit payer 43 126,96 € en indemnités, dommages et préjudices.

Le SNJ invite tous les journalistes réunionnais à se rebeller contre les sanctions injustifiées, trop fréquentes dans un métier où la "disponibilité" et la conscience professionnelle sont prétextes à d'innombrables abus.

Le bureau du SNJ 974