mardi 26 janvier 2016

Cartes de presse: "premières demandes" en chute libre



Il est encore trop tôt pour établir un bilan des cartes de presse délivrées à la Réunion et à Mayotte. Ce début d’année coïncide avec la période de renouvellement et il faut attendre quelques semaines, que la Commission de la carte d'identité des journalistes professionnels (CCIJP) ait achevé ce lourd travail pour savoir combien "d’encartés" comptent La Réunion et Mayotte.

Malgré tout, on peut déjà établir le détail des "premières demandes". Avec un constat alarmant: ce nombre est en net recul. Huit premières demandes ont été effectuées à La Réunion en 2015. On en avait dénombré 13 en 2013 et 16 en 2014. Toutes ont abouti à des réponses favorables.

Parmi ces 8 premières demandes, 3 émanent de la presse écrite, 3 de la télévision, 1 de la radio et 1 d’un site Internet. Au niveau de la parité hommes/femmes, c’est l’égalité parfaite, avec 4 demandes de chaque côté. A ce bilan réunionnais, il faut ajouter les 3 cartes demandées (et attribuées) par des journalistes mahorais, une pour la presse écrite et deux pour la TV.

Alors que le nombre total de premières demande diminue assez peu dans l’ensemble des Dom-Tom (34 en 2015 contre 38 en 2014), la chute libre enregistrée à La Réunion est inquiétante. A l’heure où les employeurs négligent de plus en plus le statut des journalistes, la carte de presse est un vrai moyen de résistance, pour la reconnaissance d’une profession, la reconnaissance de ses droits et de ses missions.

Flavien Rosso, correspondant régional de la CCIJP


vendredi 22 janvier 2016

Une journaliste peut-être virée pour un reportage trop long

Le SNJ et l'union Solidaires manifestaient leur soutien à Maryline ce vendredi 22 janvier, juste avant son entretien préalable. (Photo DR)

On n'arrête pas le progrès!
Grâce à Radio FreeDom, la jurisprudence française risque d'évoluer. On va désormais pouvoir licencier une journaliste pour les raisons suivantes (vous avez le droit de cocher plusieurs cases):
- Reportage supérieur à 1 heure de temps, sans autorisation de dépasser l'heure;
- Reportage durant 4 heures et 20 minutes (dont des interventions en direct sur l'antenne) sur un fait-divers qui a mobilisé tous les médias de l'île;
- Texto envoyé à un collègue : "Dieu est grand et voit tout", considéré comme propos menaçant;
- Pas d'envoi de sms pour rendre compte des débuts et fins de reportage;
- Refus d'assurer le standard de FreeDom, une tâche qui ne relève pas du journalisme.
Cette volonté de licencier pour ces motifs (et quelques autres du même niveau) sont en tout cas la volonté affichée par le patron de la radio à la colombe, qui a convoqué ce vendredi 22 janvier notre consoeur Maryline Dansi en entretien préalable au licenciement.
Le SNJ et l'Union syndicale Solidaires réfutent toutes ces accusations, toutes plus absurdes les unes que les autres.
Il faut savoir que notre consoeur a déposé une requête auprès du Conseil des Prud'hommes en 2014 pour faire valoir ses droits. Nous attendons que la justice se prononce et nous sommes convaincus que cette procédure de licenciement est une tentative d'intimidation de notre consoeur.
Nous ne nous laisserons pas abattre.
Nous notons qu'elle fait l'objet d'une mise à pied conservatoire, une procédure normalement destinée à des personnes dangereuses pour l'entreprise, en les privant de leur salaire.
Nous envoyons toutes nos amitiés à Fredo Rivière, récemment licencié de Free Dom pour des motifs tout aussi ridicules et qui a entamé une procédure aux Prud'hommes.

Véronique Hummel, secrétaire du SNJ 974       

Nous appelons tous les journalistes à diffuser cette information sur Twitter avec le hashtag #freedommokentole

Et pourquoi ne pas appeler la libre antenne de FreeDom (0262 99 12 00) pour demander des explications? La libre antenne, c'est fait pour ça!


La revue de presse:

Le Quotidien de La Réunion 24/01/2016.

L'HISTOIRE

Freedom, la colombe qui maltraite les journalistes

C’est pourtant Freedom qui avait débauché notre consoeur Maryline, ayant remarqué son professionnalisme sur une autre antenne. Confiante, Maryline Dansi avait rejoint avec enthousiasme la radio à la colombe en juillet 2012. Mais elle a vite déchanté. Car dès qu’elle a osé demander le paiement des heures de nuit et l’équité dans le paiement des heures supplémentaires, sa situation est devenue très difficile. Elle a demandé l’application de la convention collective : à partir d’août 2013 elle a reçu des lettres lui reprochant des choses aussi absurdes que de laisser volontairement dormir un collègue dehors pendant une nuit de cyclone.
Maryline a craqué, a dû être hospitalisée… Grâce au SNJ elle a obtenu l’application de la Convention collective mais Freedom ne lui a pas payé l’intégralité du 13e mois. Tout est bon pour l’embêter, y compris la faire travailler systématiquement tous les week-ends depuis trois ans, alors que le Code du travail indique qu’il faut organiser un roulement entre les salariés. L’employeur insinue même qu’elle n’effectue pas ses horaires de travail !
Maryline a saisi le conseil des Prud’hommes, où elle a expliqué qu’elle subissait une forme de harcèlement. Sans surprise, Freedom a nié ces accusations. Freedom se fait passer pour la radio de la solidarité réunionnaise ; en réalité elle maltraite ses journalistes comme n’importe quel gro zozo maltraite ses ouvriers dans ses plantations.