mercredi 3 février 2016

Soutien à nos confrères du JIR en redressement judiciaire

Les salariés du JIR devant le tribunal de commerce de Saint-Denis. (Photo SNJ)
Le Journal de l'île a été placé ce mercredi 3 février en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Saint-Denis. Cette procédure permet à l'entreprise de continuer à fonctionner et à payer les salaires. Elle entraînera vraisemblablement la négociation d'un plan social. Bien entendu, le Syndicat national des journalistes continuera à soutenir les salariés pendant ces jours difficiles. 
Voici le communiqué diffusé par les élus du comité d'entreprise du JIR, où siègent quatre élus du SNJ: 

            Comme l'édito du président du JIR, Abdoul Cadjee, l'avait annoncé le 28 janvier dernier dans nos colonnes, le JIR a demandé aujourd'hui l'ouverture d'une procédure collective : le tribunal de commerce de Saint-Denis vient de prononcer le placement en redressement judiciaire de l'entreprise. L'étude Baronnie-Langet, qui suivait déjà le groupe Cadjee ces derniers mois, et l'étude Chavaux-Picard ont été nommés co-administrateurs judiciaires.
            A l'instar de nombreux titres en métropole, le JIR fait face aujourd'hui à des difficultés financières importantes. Malgré tout, les 157 salariés de l'entreprise ne baissent pas les bras et continuent de se battre. Nous espérons maintenant que le travail entamé par l'administrateur, en collaboration avec la direction, permettra de relancer le titre. Les élus du comité d'entreprise seront eux très vigilants sur le volet social.
            En 65 ans d'existence, le JIR a affronté de nombreuses tempêtes... Nous souhaitons que cette épreuve permette au journal d'être encore le témoin privilégié des prochaines pages de l'histoire de notre île.


lundi 1 février 2016

Free Dom flique pour mieux licencier

Ce n’est pas une surprise : notre consœur Maryline Dansi a reçu le 28 janvier dernier une lettre de Free Dom lui annonçant son « licenciement pour faute grave » (voir ci-dessous). Comme nous l’avons précédemment écrit, cette « faute grave » est en réalité un catalogue d’accusations toutes plus absurdes les unes que les autres.

Dans cette affaire, le SNJ note une innovation patronale. A partir du moment où notre consœur a saisi le conseil des Prud'hommes pour faire valoir ses droits, Free Dom a mis en place un système inédit de flicage des journalistes : obligation d’envoyer un SMS au début et à la fin de chaque reportage (ou quand un reportage dure plus d’une heure) pour informer la responsable d’antenne (qui n’est pas journaliste) ; obligation de remplir quotidiennement des « fiches terrain », etc (lire ci-dessous).

Au SNJ nous avions tout de suite compris qu’il s’agissait là d’une méthode censée démontrer que notre consœur ne faisait pas son travail. C’est exactement ce qui s’est passé : dans la procédure au tribunal des Prud’hommes, Free Dom accuse notre consœur d’avoir menti en déclarant ses heures de travail, par exemple sur le déferrement du juge Karki. Alors que tous les confrères savent que ce jour-là elle a passé sa journée et une partie de la nuit au tribunal, Free Dom affirme qu’elle n’a travaillé que "21 minutes". Puis l'employeur change d'avis et parle de "cinq heures" de travail dans la journée!

Free Dom lui reproche aussi de ne pas avoir travaillé pour Free Dom2, alors que ces tâches ne sont nullement prévues par son contrat de travail.

L’employeur accuse Maryline d’avoir proféré des « menaces » et affirme que des exemples lui ont été donnés lors de l’entretien préalable au licenciement. Il n’en est rien : Camille Sudre s’est contenté de demander avec insistance à notre consœur si elle avait bien formulé des menaces… ou si elle aurait pu les proférer!

Nous notons par ailleurs que Maryline n’a pas pu être assistée lors de son entretien préalable au licenciement, puisque la déléguée du personnel lui a refusé son assistance.
Free Dom aura bien du mal à prouver toutes ses accusations contre Maryline, notamment sa « volonté de nuire à la radio », devant le conseil des prud'hommes. Le SNJ continuera d’y soutenir  notre consoeur pour faire respecter les droits des journalistes et leur convention collective.




La "fiche terrain" obligatoire chez Free Dom:

Une "fiche terrain" doit être remplie chaque jour. Il faut mentionner un intitulé pour chaque reportage, le lieu, l’heure de début et l’heure de fin du reportage, le nombre de sonores envoyés, le nombre de kilomètres effectués pour chaque reportage, si des heures supplémentaires ont été réalisées, le nom de l’avaliseur pour les heures supplémentaires, le nombre d’heures passées à la radio, le motif de présence à la radio, le nombre total de kilomètres effectués au cours de la journée de travail... Pourtant les déplacements ne sont pas indemnisés sur la base de frais kilométriques, et le temps de trajet entre deux reportages est parfois contesté par l’employeur qui préfère se fier à Mappy. Lors des 6 derniers mois, près de 5 modèles différents de "fiches terrain" ont été imposés au personnel, avec de nouvelles cases à remplir à chaque fois.