samedi 25 juin 2016

Attestation d'employeur : prudence chez les pigistes !

Pigistes, n'hésitez pas à rejoindre le groupe sur Facebook.
Les  agents de Pôle emploi et les journalistes pigistes sont ignorants, les employeurs parfois aussi, mais très souvent ils fraudent. Attention : une attestation d’employeur sans raison peut vous attirer des ennuis. Une attestation mal remplie vous lèse.

L'attestation, dans quels cas ?
L'attestation d'employeur marque une rupture du contrat de travail. Elle est indispensable pour obtenir l'indemnisation par Pôle emploi, en cas de perte d'un employeur. C'est-à-dire en cas de fin légale du contrat de travail, écrit ou non, d'un salarié avec son employeur.

Les fins de contrat légales, pour les journalistes, ce sont les licenciements, les clauses de cession, de cessation de parution, de conscience, les ruptures conventionnelles, les fins de CDD, les démissions. Les démissions ne permettant une indemnisation que dans certains cas très précis.

Et pour les journalistes pigistes ?
Un journaliste rémunéré à la pige est, selon la loi, un salarié, présumé en CDI.
En effet, une personne qui est payée pour son travail et reçoit des bulletins de salaire (feuilles de paye en salaires) où les cotisations sociales sont indiquées est un salarié.
En l’absence d’un contrat de travail écrit, un salarié, journaliste ou non, est présumé être en CDI. Les journalistes, d’après le code du travail (L 7112-1), le sont aux conditions de notre convention collective, même s’ils n’ont pas un bulletin de salaire chaque mois, et même si le montant varie d’une fois à l’autre, comme c’est le cas des pigistes.
Un ou plusieurs mois sans travail ou bulletin de paye d’un employeur ne rompent pas le contrat en CDI (non écrit et à temps partiel) du journaliste pigiste
En l’absence d’un contrat de travail écrit, la mention « fin de CDD » ou de «CDDU » ne peut s’appliquer, tout CDD étant obligatoirement écrit, selon des critères précis.

Les fins de contrat légales qui donnent accès aux indemnités de Pôle emploi sont les mêmes pour tous les journalistes, y compris pigistes.

Une attestation mal remplie, c'est grave ?
En poste, à la pige ou en CDD, un formulaire mal rempli peut vous priver de certains de vos droits : début d’indemnisation retardé, montant diminué, et même refus du dossier. Ça se corrige, mais ce n’est pas toujours facile ni rapide.
En bref, pensez à vérifier que l’employeur a bien mis votre indemnité de départ dans la case des « indemnités dues aux journalistes » (et non pas dans celle des indemnités conventionnelles) ; qu’il ne déclare pas un salaire ou des cotisations abattus de 30 % sur la ligne dévolue à l’Assedic (l’abattement optionnel de 30 % n’est en aucun cas applicable aux cotisations Assedic) ; pour les pigistes, vérifiez qu’il n’a pas écrit « fin de piges » (aucune valeur légale), ni CDD ou CDDU en l’absence d’un contrat de travail écrit (ce qui peut entraîner une demande de trop-perçu).

Et si vous ne vous en sortez pas seul, un mail au SNJ (snj@snj.fr) permettra à votre interlocuteur de déceler l’origine du problème et, souvent, d’en obtenir la solution.  

(F. L.)

Sur Facebook, rejoignez le groupe "Infos pigistes SNJ".

jeudi 23 juin 2016

Contre la loi Travail: nous y étions et nous persistons

Le SNJ était ce jeudi matin devant les locaux du Medef (Sainte-Marie) pour redire son opposition à la loi Travail. Contrairement à l'objectif annoncé, cette loi ne va pas favoriser l'emploi, mais faciliter les licenciements. Or nous savons déjà combien il est facile de licencier des journalistes (et tous les autres salariés) sous les prétextes les plus divers et les plus malhonnêtes. Ensuite il est facile de les remplacer par des stagiaires ou des auto-entrepreneurs forcés. Ne lâchons pas l'affaire!

samedi 18 juin 2016

Licenciement injustifié... adjugé !


Le 31 mai 2016, les Prud'hommes de Saint-Denis ont acté : la société EPR VISU est condamnée pour licenciement sans cause réelle ni sérieuse. Pourquoi? Le 5 mai 2015, la responsable de rédaction du magazine réunionnais est tout bonnement remerciée sans qu'aucun reclassement n'ait été effectué. C'est d'ailleurs cette faute grave que les Prud'hommes ont mis en avant pour en arriver à leur décision. 
Cette triste affaire a débuté lundi 16 juin 2014, au matin, en réunion de rédaction. La journaliste, vivant une grave souffrance au travail, se voit contrainte de quitter la salle. Contre son gré, les médecins décident de l'arrêter. Un arrêt maladie qui durera hélas jusqu'au 5 mai 2015, date du licenciement effectué sans préavis. Vu les circonstances de ce licenciement qu'elle estime abusif, elle décide d'entamer une procédure aux Prud'hommes, avec le soutien du Syndicat national des journalistes. Pour diverses raisons administratives, il a fallu attendre le 31 mai 2016 pour connaître les délibérés. La journaliste a fait appel, demandant que soit retenu le harcèlement moral dans cette affaire.


mardi 14 juin 2016

Contre la loi Travail: nous y étions!

Journalistes et collègues de la presse: tous ensemble! (photo DR)
Ce n'est pas parce que nous sommes minoritaires que nous avons tort. Voilà ce que nous nous répétons à chaque fois que nous ne sommes que quelques journalistes à manifester contre la loi Travail. On vous a déjà répété combien cette loi est dangereuse (voir nos précédents posts). Alors pour ce mardi 14 juin, on va juste vous montrer que nous étions contents de défiler dans les rues de Saint-Denis avec nos camarades de la section Solidaires-médias du Quotidien de La Réunion. Nous n'étions qu'une poignée de journalistes du SNJ, mais convaincus que c'est le levain (minoritaire) qui fait lever la pâte (la masse). Alors, on vous dit: à la prochaine, on vous attend!

(Photo Patrick Georget)

(Photo Patrick Georget)

jeudi 9 juin 2016

Non à la dangereuse loi Travail! Manifestons tous mardi!


Ne nous laissons pas berner pas des discours pseudo-conciliants du gouvernement. La loi Travail (ou loi El Khomri) n'a rien perdu de son venin. Même après quelques adoucissements obtenus par la négociation, cette loi garde son objectif: favoriser les licenciements sous prétexte d'améliorer l'emploi.
Or les journalistes sont aussi menacés que les autres professions:
- La négociation d'entreprise pourra primer sur le contrat de travail. Autrement dit, dans les entreprises en difficulté (c'est-à-dire dans presque toute la presse) l'employeur pourra décider de supprimer des primes ou modifier la fonction des journalistes sans leur accord. Les mécontents seront licenciés.
- Pour qu'un accord d'entreprise (prévoyant par exemple les droits d'auteur ou des primes) soit valable, il devra être signé par des syndicats représentant 50% des salariés, ce qui est rare dans nos entreprises. Eh oui, car beaucoup de salariés ont peur de se faire remarquer simplement en votant!
- Faute d'accord avec les syndicats représentant 50% des salariés, avec cette loi, le patron pourra organiser un référendum à la demande des syndicats moins représentatifs (30%). Imaginez par exemple que l'employeur veuille un accord pour baisser tous les salaires (malgré le refus d'éventuels syndicats majoritaires). La question pourra être "Préférez-vous baisser votre salaire ou garder votre emploi?". Vous devinez la réponse... Et tout le monde verra son salaire baisser.
- Les heures supplémentaires seront moins payées. Ne croyez surtout pas que les journalistes ne sont pas concernés. Car même si nous effectuons beaucoup d'heures sup' non rémunérées, notre convention collective dit que nous pouvons les récupérer afin de ne pas dépasser le temps légal de travail. Grâce à cette disposition, certains journalistes ont obtenu au tribunal le paiement de leurs heures supplémentaires. Eh oui!
- Si nos employeurs peuvent nous licencier plus facilement, ils n'embaucheront pas plus de journalistes. Ils recruteront à notre place des stagiaires, des auto-entrepreneurs... bref des jeunes (ou moins jeunes) motivés, bosseurs... qui feront le travail d'un journaliste sans en avoir le salaire.

Alors n'hésitez pas: venez manifester mardi 14 juin à partir de 9 heures à Saint-Denis. Rendez-vous au Petit-Marché pour un défilé jusqu'à la préfecture. Le SNJ y sera avec l'union syndicale Solidaires.

Et n'hésitez pas à faire grève! Ne vous laissez pas culpabiliser par ceux qui clament qu'"il faut savoir arrêter une grève". Il faut avant tout savoir annuler les dangereux projets de loi!


Pour en savoir plus:
http://www.snj.fr/article/contre-la-loi-travail-tous-%C3%A0-paris-mardi-14-juin-1537332589
https://solidaires.org/-Retrait-de-la-loi-Travail-
http://www.huffingtonpost.fr/2016/05/10/loi-travail-el-khomri-493-entreprise-emploi-chomage_n_9883342.html
http://snj.fr/article/violences-polici%C3%A8res-les-syndicats-de-journalistes-re%C3%A7us-par-le-ministre-de-l%E2%80%99int%C3%A9rieur-1214459478
http://www.clicanoo.re/526155-loi-el-khomri-l-intersyndicale-en-ordre-de-marche-pour-le-14-juin.html