lundi 21 novembre 2016

Condamné à payer près de 40 000 euros pour avoir licencié une pigiste


La résistance paie! C'est ce que vient de constater une journaliste pigiste qui avait contesté en 2014 son licenciement d'un média réunionnais. Plus précisément, elle a réussi à faire requalifier, par le tribunal des Prud'hommes, la fin de ses piges en "licenciement sans cause réelle et sérieuse". Comme d'habitude, l'employeur avait prétendu qu'il n'avait pas l'obligation de fournir du travail régulier à une pigiste, ou encore que c'est elle qui avait voulu démissionner. On connaît bien le refrain.
A la grande satisfaction de son avocat et du SNJ qui a soutenu cette consoeur dès le premier jour, le conseil des Prud'hommes a appliqué le droit. Dans un jugement daté du 17 novembre 2016, le tribunal condamne l'employeur à payer diverses sommes (rappel de salaires, indemnité de congés payés, dommages et intérêts pour licenciement sans cause réelle et sérieuse, indemnité compensatrice de préavis, indemnité de licenciement...) pour un montant total de 39 957 euros. Soit près de 40 000 euros pour ne pas avoir respecté le droit du Travail et la Convention collective nationale du travail des journalistes. Voilà qui donne envie de combattre toutes les infractions au droit du Travail!
Comme il s'agit d'un jugement de première instance, l'employeur peut faire appel de cette décision.

Avis à ceux et celles qui estiment la carte de presse inutile. Dans l'affaire ci-dessus, l'avocat de l'employeur a tenté de faire croire que notre consoeur n'était pas journaliste (et n'avait donc pas droit aux indemnisations demandées) parce qu'elle "n'avait pas de carte de presse". Notre consoeur a montré sa carte au tribunal, ce qui a annulé d'office une partie des arguments adverses. Moralité: demandez toujours votre carte de presse, car sinon, d'autres se chargeront de vous le faire regretter!

Pour toute question sur les piges, rejoignez le groupe Facebook "Infos pigistes SNJ".