vendredi 1 décembre 2017

Journaliste insultée et menacée: une agression inexcusable!

La copie d'écran de l'article sur le site Zinfos974.
C'est une nouvelle tentative d'intimidation d'une journaliste à La Réunion. Suite à une enquête minutieuse, une consoeur du site Zinfos974 a publié un article titré "Quand Michel Allamèle occupe illégalement du terrain dans l’Est" en date du 28 novembre, 
Alors que la journaliste lui a donné la parole dans ce reportage, Michel Allamèle n'a pas apprécié le traitement journalistique de l'information et est venu régler ses comptes à la rédaction. En présence du directeur de la publication, M. Allamèle a proféré insultes et menaces vulgaires à l'encontre de la journaliste, sur son lieu de travail et devant témoins. Suite à cette rencontre,la journaliste a déposé une plainte au commissariat de police.
Cette agression verbale constitue une inexcusable tentative de pression et d’intimidation à l’encontre de la presse. Premier syndicat de la profession, le Syndicat national des journalistes soutient notre consoeur agressée dans l'exercice de ses fonctions, comme il le fait pour tous les journalistes ainsi menacés. 

mercredi 29 novembre 2017

Abattement sur les cotisations : attention !

L'abattement est pratiqué sur le bulletin de droite: la base de calcul des cotisations est inférieure au montant de la rémunération brute (en haut à droite, surligné en jaune). Vérifiez chacun(e) sur vos fiches de paie!

De quoi parle-t-on ?

Un arrêté ministériel permet d’appliquer un abattement de 30 % sur l’assiette de calcul des cotisations de Sécurité sociale des salaires versés aux journalistes professionnels. Cela signifie que certaines cotisations sociales (salariales et patronales) ne sont calculées que sur 70 % de la rémunération brute.
Cet abattement s’applique sur les cotisations maladie et retraite de base de la Sécurité sociale, la
contribution de solidarité autonomie, la cotisation au Fonds national d’aide au logement et sur le
versement transport ; mais pas sur les cotisations de l’assurance chômage, de retraite complémentaire ou de prévoyance.
Cet abattement est plafonné à 7600 euros annuels : lorsque les cotisations patronales et salariales ont consommé ce plafond, l’assiette de cotisations doit obligatoirement repasser à 100%.

Quelles sont les conséquences ?

Avantageux à première vue – le salaire net à payer en fin de mois est plus élevé de quelques euros –, cet abattement est en réalité lourd de conséquences pour le salarié. Cotiser moins se paie cash ! Les cotisations étant réduites, l’abattement entraîne mécaniquement une diminution du montant des indemnités journalières de Sécurité sociale en cas de maladie, maternité/paternité, accident du travail…, et une diminution de la pension de vieillesse du régime général.
C’est encore pire pour les journalistes pigistes : compte-tenu des seuils de revenus très élevés sur lesquels ils doivent avoir cotisé pour s’ouvrir des droits, l’abattement peut avoir pour effet de les priver de toute indemnisation par l’Assurance maladie en cas de maladie, maternité/paternité ou accident du travail, bien qu’ils aient travaillé et cotisé.
De plus, le dispositif fait l’objet de graves dérives : des employeurs poussent l’abattement au-delà des cotisations de sécurité sociale prévues par l’arrêté, d’autres ignorent le plafond de 7600 euros annuels et enfin, nombreux sont ceux qui ne consultent pas les journalistes.

Est-ce que j’ai le choix ?

L’arrêté instaure un droit d’option, c’est-à-dire que sauf accord collectif dans l’entreprise, il appartient à chaque salarié d’accepter ou non l’abattement. Ce point peut figurer dans le contrat de travail ou dans un avenant au contrat (mais vous ne l’avez peut-être pas remarqué lors de la signature de votre contrat), ou faire l’objet d’une procédure spécifique.
Dans ce cas, l’employeur doit informer chaque salarié individuellement par lettre recommandée avec accusé de réception de ce dispositif et de ses conséquences sur la validation de ses droits, accompagné d’un coupon-réponse d’accord ou de refus à retourner par le salarié. Attention : le texte précise que lorsque le salarié ne répond pas à la consultation adressée par l’employeur, son silence vaut accord définitif (en faveur de l’abattement, donc).
Le choix est valable pour toute l’année civile suivante (ou celle en cours si l’embauche ou le démarrage de la collaboration a lieu en cours d’année). Il n’est pas définitif : le salarié qui a, par décision individuelle, donné son accord ou son désaccord pour cet abattement, peut réviser sa décision pour l'année civile à venir en écrivant à l'employeur avant le 31 décembre de l'année en cours (en LRAR pour conserver une trace).

Faut-il accepter l’abattement ou pas ?

Ne vous laissez pas abuser par la présentation faite par l’employeur qui vous incite à «bénéficier» de l’abattement. La diminution des cotisations est bien plus profitable au patron qu’à vous. Compte tenu de ces éléments, le SNJ recommande à tous les journalistes de refuser cet abattement, trop lourd de conséquences pour leur avenir, et préjudiciable à la solidarité nationale. Il encourage les journalistes à vérifier quelle option leur est appliquée, à écrire sans tarder à leur(s) employeur(s) s’ils souhaitent faire modifier leur situation, et à alerter les représentants du personnel de leur(s) entreprise(s) s’ils n’ont pas été consultés ou si l’employeur fait la sourde oreille.
En cas de difficulté, les journalistes peuvent également s’adresser au référent national du SNJ pour les questions de fiscalité et de bulletin et de bulletin de paie, François Boissarie (fboissarie@snj.fr) ou au siège du SNJ (snj@snj.fr).

vendredi 24 novembre 2017

Tout savoir (ou presque…) sur le prélèvement à la source en 2019

Le centre de finances publiques de Saint-Denis. (Photo DR)
Avec un an de retard sur le calendrier initial, le prélèvement à la source
entrera en vigueur le 1er janvier 2019 et donc sur les virements salariaux ou
de retraites ou d'indemnités chômage du mois de janvier 2019.
1) POUR LES SALARIÉ(E)S OU RETRAITÉ(E)S DÉJÀ MENSUALISE(E)S et donc
habitué(e)s à ces ponctions directes par lʼadministration fiscale, il conviendra de
vérifier soigneusement, en janvier 2019, si, à revenu stable, le prélèvement effectué
par l'entreprise ou les organismes de retraite est identique à janvier 2018.
2) POUR LES SALARIÉ(E)S OU RETRAITÉ(E)S NON MENSUALISÉ(E)S il
conviendra de vérifier, en janvier 2019, si le 1/12 des règlements aux Impôts de 2018
est équivalent à la ponction opérée par l'entreprise ou les organismes de retraite.
Si avec la déduction fiscale, soustraite de vos revenus du journalisme en
2017, vous avez payé 1200 euros d'impôts en 2018 vous devriez être
ponctionné(e) de 100 euros par mois en 2019 par l'entreprise qui vous emploie.
3) DÉCLARATION ANNUELLE DES REVENUS. Les déclarations de revenus
continueront de devoir être remises ou envoyées chaque année en déduisant alors
lʼallocation fiscale sur les revenus tirés du journalisme. Ces déclarations permettront
à lʼadministration d'apprécier les variations de revenus, en plus ou moins, et d'opérer
les corrections sur les prélèvements à venir.
4) TAUX D'IMPOSITION. Les contribuables, qui disposent déjà sur leur avis
d'imposition annuel de ce taux, le recevront aussi dans le courant de l'été (hiver austral) 2018. Il
sera calculé à partir de leurs revenus déclarés pour lʼannée 2017.
5) SITUATION DES COUPLES SALARIÉS. Les couples salariés ayant des revenus
différents pourront opter soit pour un taux unique soit pour un taux différencié.
6) PROTECTION DES DONNÉES PERSONNELLES. Salarié(e)s ou retraité(e)s qui
seront désireux de garder confidentiel leur taux d'imposition pourront opter pour
le taux neutre. A charge pour eux/elles de régler la différence en fin d'exercice.
7) TAUX NEUTRE. Le taux neutre est proportionnel à la situation fiscale du
contribuable. Une grille du taux neutre figure sur le site droit finances.
8) SALARIE(E)S A EMPLOYEURS MULTIPLES ET OCCASIONNELS (pigistes). Malgré le
décalage d'un an, tout n'est pas réglé tant les situations sont ici complexes.
A suivre dans une prochaine note d'informations. Dʼici là nous restons à l'écoute de
vos questions.

François Boissarie, SNJ Paris, novembre 2017
fboissarie@snj.fr

vendredi 17 novembre 2017

Post injurieux : Thierry Robert doit s’excuser !

Le député utilise une photo du profil Facebook du journaliste, sans son consentement.

Rien n’arrête le député Thierry Robert. Ce jeudi 16 novembre, il met en ligne sur son mur Facebook la photo d’un journaliste du Journal de l’île de La Réunion, avec un commentaire particulièrement injurieux. Qu’on en juge : « Scoop au JIR. On connaît tous maintenant que Mr (…), journaliste au Journal intime de la Région, est atteint d’une grave maladie appelé en Kréol MALADIE MAL O KI. Je lance un appel aux réunionnais, si quelqu’un connait un médecin capable de soigner ça, faites moi signe, je lui payerai une ou plusieurs consultations (plusieurs certainement car ça doit être une maladie tenace). »
Dans ce post mis en ligne ce jeudi, M. Robert ne se contente pas de traiter notre confrère de « jaloux » ou « envieux », comme on pourrait le traduire en français. Il utilise volontairement une expression vulgaire, afin de mieux insulter un journaliste qui a eu le tort d’écrire et de signer un article critique dans une rubrique humoristique. Peut-être notre confrère a-t-il aussi le tort de travailler dans un journal dont la ligne éditoriale déplaît à l’élu saint-leusien.
M. Robert n’en est pas à son coup d’essai. Déjà en 2010, le maire de Saint-Leu avait publiquement mis en cause deux journalistes (un du JIR et un du Quotidien) pour des articles qui lui avaient déplu. En 2012, deux journalistes (une du JIR et un du Quotidien) sont agressés par ses militants lors d’une conférence de presse. Et en 2017, ce parlementaire récidive en injuriant publiquement notre confrère sur les réseaux sociaux.
C’EN EST TROP !
Premier syndicat de la profession, le Syndicat national des journalistes s’insurge contre ces procédés indignes d’un élu du peuple qui se croit au-dessus des lois. Le SNJ exige a minima des excuses publiques, et soutiendra notre confrère en cas de procédure judiciaire.


mardi 14 novembre 2017

Ordonnances Macron: il faut dire non!

Le SNJ 974 était dans la rue ce jeudi matin pour contester les ordonnances Macron.
"Si tu veux garder ton boulot, renonce à ton 13e mois ou à ta prime d'ancienneté". Voilà ce qui attend les journalistes si les ordonnances Macron sont appliquées: chaque employeur pourra utiliser le prétexte de difficultés économiques pour imposer ce chantage. Car la Convention collective nationale du travail des journalistes garantit actuellement ces droits à tous les journalistes. Avec les ordonnances Macron, les patrons pourront la contourner en faisant signer un accord d'entreprise moins-disant, y compris grâce à un référendum. Vu les chantages déjà exercés sur les salariés de manière plus ou moins subtile (au SNJ, nous avons de nombreux témoignages), chaque journaliste de La Réunion peut désormais craindre pour ses revenus et ceux de sa famille. Quand on sait que beaucoup de journalistes gagnent moins de 1800 euros net par mois, cette perspective ne peut que nous inquiéter.
C'est pourquoi, avec l'union syndicale Solidaires, nous appelons à participer à la grève et aux manifestations de ce jeudi 16 novembre 2017. Rendez-vous à partir de 9 heures au Petit Marché à Saint-Denis. Voir également l'appel national de Solidaires.


samedi 11 novembre 2017

Vergès 1ère : idolâtrie sur les ondes publiques à La Réunion

La page d'accueil du site de Réunion 1ère.
Le fondateur du PCR (Parti communiste réunionnais) et ancien président du Conseil Régional a marqué la Réunion et constitue une sorte de monument qui a traversé l’histoire de notre île. Il est légitime que nous profitions de cet anniversaire pour le rappeler. Pour autant, le SNJ s’étonne de la diffusion sur notre antenne radio de 78 chroniques (excusez du peu) et deux magazines à l’occasion du 1er anniversaire de la disparition de Paul Vergès. 
Le premier souci réside dans le fait que cette « opération spéciale » constitue un éloge sans nuance d’un homme politique qui a aussi ses détracteurs, ce qui n’a pas sa place sur les ondes d’une radio publique. 
Par ailleurs la diffusion de ces éléments se fait hors de toute concertation avec la rédaction qui n’a pas été informée, à proximité immédiate des journaux mais lancés par les animateurs, voire dans les créneaux dédiés à la rédaction. 
De plus, le SNJ s’interroge sur l’éventuel coût de cette opération: ces chroniques et magazines ont-ils été achetés ? À quel prix ? Pourquoi ne pas avoir sollicité la rédaction qui dispose d’une matière première, de très longs entretiens avec Paul Vergès et des archives ?
Enfin, le SNJ regrette la qualité sonore –très médiocre- de ces chroniques et magazines. Elle n’est pas à la hauteur du niveau d’exigence de notre antenne.

Saint-Denis, le 10 novembre 2017

Lire l'original de ce communiqué sur le site du SNJ-FTV.

samedi 28 octobre 2017

Le SNJ ne veut pas d’antisémitisme au JIR !


Le Syndicat national des journalistes a déjà dénoncé la récente dérive déontologique du Journal de l’île de La Réunion. Les lecteurs viennent d’en avoir un nouvel exemple : la rubrique « Kanyardages » du jeudi 26 octobre 2017 propose un court article titré « Il n’était pas un peu juif ce mec-là ? ».
Ce petit texte fait l’amalgame entre le coût de deux écrits d’Albert Einstein (dont le montant n’est pas précisé), le jugement « ça fait cher de la main manuscrite au plan symbolique » et le rappel de la judéité du scientifique.
Dès la parution du JIR ce jeudi matin, de nombreux journalistes de La Réunion s’en sont indignés. Sur les réseaux sociaux, les réactions ont fusé. Même si l’auteur de ces lignes s’en défend, il s’agit d’une formulation typiquement antisémite. La Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) a annoncé le jour même qu’elle saisissait la justice.
Premier syndicat de la profession, le SNJ rappelle son attachement aux valeurs républicaines. Relayant l’indignation des confrères et consoeurs réunionnais, le SNJ exige des explications du propriétaire du journal Abdul Cadjee, et de la direction du JIR, sur cette nauséabonde dérive éditoriale.

Lire le communiqué d'origine sur le site national du SNJ.
Lire le communiqué de soutien de la section SNJ de L'Union/L'Ardennais:


Le SNJ invite tous les journalistes de La Réunion à sa journée de sensibilisation aux valeurs républicaines, samedi 4 novembre à Saint-Denis. Attention, inscription nécessaire.

dimanche 22 octobre 2017

Syndiquez-vous!

Sans adhérents, un syndicat n'a plus de sens. Et ça fait rigoler les patrons, les institutions, les élus et les pouvoirs publics. C'est d'ailleurs une antienne : "Ouais, y a un peu de monde dans la rue, mais au fond, c'est qui ? Trois permanents syndicaux et cinq privilégiés affolés à l'idée qu'on supprime leur surrémunération." Un syndicat qui peut revendiquer un nombre d'adhérents important est plus fort, plus crédible et plus solide.
Sans adhérents, un syndicat n'a plus de ressources, ne peut plus financer les formations de ses militants, leurs déplacements pour se rendre à des négociations, les avocats qu'il consulte et qui plaident pour les journalistes en difficulté.
Quelques rappels :
1) Le SNJ est le premier syndicat de la profession, rang attesté par les élections à la Commission de la carte.
2) Oui, c'est donc bien un syndicat, un de ces repaires de gauchistes, de révolutionnaires, d'archaïques défenseurs des travailleurs, d'opposants aux patrons, de batailleurs du Code du travail, de procéduriers prud'homaux, de négociateurs des accords de branche ou d'entreprise, d'érudits de la jurisprudence, de conseillers éclairés des salariés, de pas copains du tout avec Macron, etc. Mettez-y l'appellation que vous voulez. N'empêche, les syndicats font partie des derniers contre-pouvoirs au libéralisme ambiant. Ce sont les seules organisations reconnues par la loi pour porter la parole de ceux qui travaillent pour des salaires de plus en plus minables et dans des conditions de plus en plus précaires. N'ayez aucun doute : sans eux, la situation serait pire encore. Certes, il est toujours possible de créer un collectif. Mais nos chers employeurs n'ont aucune obligation de tenir compte de ses positions, ni même de le recevoir, ni, a fortiori, de négocier avec lui.
3) Le SNJ n'est rattaché à aucune grande centrale syndicale et, de ce fait, ne reçoit aucun subside de l'Etat (l'Union syndicale Solidaires n'a donc pas droit aux aides que reçoivent les centrales syndicales). Sa seule source de financement vient des cotisations des adhérents (au SNJ, les legs ne représentent pas bézef…).
4) Les personnes, qui répondent aux journalistes qui font appel au SNJ, sont toutes elles-mêmes journalistes, syndiquées et, en plus, militantes. Elles le font à titre gracieux, bénévole, gratuit, désintéressé, en plus du boulot pour le remplissage de frigo…
5) Le budget du SNJ sert à payer essentiellement
- les deux postes et demi de ses secrétaires administratives à Paris,
- les procédures menées par des journalistes quand le syndicat décide de les soutenir,
- les déplacements de ses militants quand ils se réunissent ou se rendent à des négociations ou représentent les journalistes dans différentes instances,
- les formations qu'ils suivent pour rester informés des joyeuses innovations que nous concoctent nos gouvernants...
L'érosion des adhérents se traduit donc automatiquement par une réduction de son budget. Et donc par moins de déplacements, moins de formations, moins d'accompagnements devant les tribunaux, moins de temps à consacrer à la défense des droits des journalistes.
En résumé, LE SNJ A UN BESOIN VITAL D'ADHÉRENTS. Avant de mourir, pensez à mentionner le SNJ sur votre testament. Et mieux encore, SYNDIQUEZ-VOUS, bon dieu !


(Merci à nos camarades de l'excellent groupe Facebook "Infos pigistes SNJ", que nous recommandons à tous nos confrères/consoeurs pigistes). 

vendredi 20 octobre 2017

Condoléances à la famille Hoareau

Aude-Emmanuelle Hoareau (photo de son profil Facebook)
Elle répondait patiemment à toutes les questions des journalistes. Aude-Emmanuelle Hoareau était connue de beaucoup d'entre nous, par les interviews accordées et par les livres qu'elle avait publiés. Elle nous a quittés trop tôt, à l'âge de 39 ans, samedi dernier. Notre syndicat s'associe à la douleur de ses proches, notamment de son père Armand Hoareau, très connu des syndicalistes réunionnais, qui a longtemps été secrétaire général de l'Unsa-Réunion. Nous lui adressons nos plus sincères condoléances.

samedi 7 octobre 2017

Congrès SNJ à Toulouse: non à l'ubérisation!

Le 99e congrès du Syndicat national des journalistes avait pour thème la dangereuse "ubérisation" (*) de notre profession. C'est-à-dire la précarisation rampante et multifaces de notre métier. Certains journalistes n'ont connu que des postes précaires, malgré leurs diplômes et leur investissement professionnel. Comme chaque année, la section Réunion-océan Indien était représentée à ce congrès pendant les trois jours de débats.
L'ubérisation gangrène même les médias bien structurés. Ce vendredi 6 octobre, environ 80 journalistes ont manifesté devant l'entrée de la Dépêche du Midi. Car la direction de ce journal a licencié trois confrères qui ont eu le tort de demander leur carte de presse. Alors que la Convention collective nationale du travail des journalistes exige des employeurs qu'ils ne recrutent que des journalistes ayant demandé leur carte! Tous les congressistes ont bruyamment manifesté leur solidarité aux confrères injustement licenciés. Lire également le communiqué national.
  

Rassemblement devant la Dépêche du Midi. (Photo DR/SNJ)

Les ordonnances Macron ont également  fait l'objet de nombreux débats, à la fois dans un atelier animé par Richard Abauzit (ancien inspecteur du Travail, militant à l'union nationale Solidaires) et en séance plénière. La nocivité de ces textes est parfaitement démontrée. Les militants du SNJ feront évidemment le maximum pour informer leurs confrères des conséquences dans nos entreprises.
Face à l'ubérisation, que pouvons-nous faire? Résister, comme nous l'avons rappelé mercredi soir lors du débat public. Un employeur voulait transformer une rédaction en plate-forme, avec des auto-entrepreneurs munis d'ordinateurs pour rédiger. La rédaction s'est rebellée... et a fait plier le patron. "Il faut faire parler la poudre" a résumé notre confrère de la Voix du Nord. 

A gauche, Jean-Luc Morruci présente le Syndicat des travailleurs corses. Avec lui, Emmanuel Poupard (secrétaire général du SNJ) et Vincent Lanier, premier secrétaire général.

(*) Ubérisation: néologisme issu du nom de l'entreprise Uber, évoquant une concurrence sauvage dans tous les métiers, avec remplacement des salariés par des travailleurs indépendants et pauvres.


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Qualité de l'information : retrouver le sens du collectif

Le journalisme est une profession en perte d’identité. Une identité que seuls les journalistes peuvent restaurer. La confusion entre information et communication porte aussi bien sur le mélange des genres entres marketing, publicité et information que sur le mélange des rôles entre journalistes, politiques, animateurs, chroniqueurs etc... Contrairement à ces derniers, l'objectif unique des journalistes est l'intérêt du public à être honnêtement informé. Cet intérêt a pour corollaire la qualité de l’information.

Cette qualité passe par le respect de la charte d'éthique professionnelle des journalistes : « Le journalisme consiste à rechercher, vérifier, situer dans son contexte, hiérarchiser, mettre en forme (....) l’information. Il ne peut se confondre avec la communication ». Elle rappelle aussi que « son exercice demande du temps et des moyens quelque soit le support. Il ne peut y avoir de respect des règles déontologiques sans mis en œuvre des conditions d’exercice qu’elles nécessitent. La notion d’urgence (...) ne doit pas l’emporter sur le sérieux de l’enquête et la vérification des sources ».
Aujourd’hui, les intérêts économiques et particuliers s’opposent bien souvent à ces principes. Le SNJ appelle toutes les rédactions à bien prendre en compte les enjeux de cette situation, à respecter et faire respecter les fondamentaux de la pratique de notre profession, seul moyen de retrouver la fierté de son exercice et la confiance du public.
Cela passe par la défense ou le retour à une vie collective des rédactions. Cela suppose des échanges répétés avec les confrères tant sur le choix des sujets que sur leur réalisation et éventuellement sur la critique du travail produit, donc la réhabilitation de vraies conférences de rédaction ouvertes à tous les journalistes. Le SNJ s’oppose à l’éclatement des rédactions en entités distinctes (web, papier...etc) qui fragilise la qualité des contenus quand il ne s'accompagne pas des moyens matériels et humains adéquats et si tous les journalistes n'y bénéficient pas des mêmes garanties contractuelles. Le SNJ réaffirme l’indispensable reconnaissance juridique des équipes rédactionnelles.
La pression de l’immédiateté, la production multimédia imposées par les directions favorise l’erreur et le risque de mélange des genre. De même on ne doit pas exercer notre métier sous la pression de l’audience ou du « clic ». Une pratique qui se répand dans les rédactions où le journaliste est souvent contraint d’orienter son travail en fonction des mesures d’audience en direct. Le SNJ demande la déconnexion totale des salles de rédaction de ces mesures d’audience instantanée. Sourcer l’information, préciser les conditions de sa production, la contextualiser, séparer les faits des commentaire restent les pratiques de base garantes de la qualité. Contrairement à ce que certaines directions tentent d’imposer, les journalistes ne sont pas des producteurs de contenu destinés à rentabiliser les contenants.
Toulouse, le 06 Octobre 2017

mardi 26 septembre 2017

Total soutien à nos confrères mauriciens


Perquisitions, interrogatoires... Nos confrères et consoeurs du journal mauricien "L'Express" ont subi ce lundi 25 septembre d'inacceptables mesures de rétorsion, suite à la publication d'articles mettant en cause le ministre de la Justice. La publication de ces reportages a entraîné la démission du ministre. A 200 km de là, le Syndicat national des journalistes français, avec sa section Réunion-océan Indien, s'indigne de ces comportements anti-démocratiques dans un Etat pourtant doté d'institutions démocratiques.
Le SNJ soutient totalement les journalistes de L'Express, qui n'ont fait que leur travail d'information. L'information est à la fois un droit et un devoir dans une démocratie!

Lire également l'article de nos confrères de l'Express.
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Touchez pas aux sources de nos confrères mauriciens ! 

Le 25 septembre, trois de nos confrères du quotidien mauricien L'Express ont subi des interrogatoires et des perquisitions à leur domicile suite à la publication d'articles mettant en cause le ministre de la justice, Ravi Yerrigadoo, qui a remis sa démission. Une fois entendus, ces journalistes ont pu regagner leur domicile, mais depuis deux semaines, la police continue de mettre la pression sur d'autres journalistes de ce quotidien mauricien : elle essaie par tous les moyens de saisir leurs ordinateurs et téléphones mobiles dans le cadre de cette enquête.
Soutenus par le Syndicat national des journalistes français, avec sa section Réunionocéan Indien, nos confrères s’opposent à toute saisie de leurs biens pour protéger leurs sources d’information. Selon nos contacts à L'Express, d'autres employés (journalistes et chauffeurs) devraient être convoqués cette semaine dans le cadre de ce qu'on appelle le Yerrigadoogate.
Le SNJ condamne fermement ces pressions et rappelle que si ni la loi mauricienne, ni la loi britannique ne protègent le secret des sources, la Cour européenne des droits de l'homme consacre la protection des sources journalistiques. Une protection des sources qui est un des principaux fondements de la liberté de la presse. Nous devons absolument défendre cette exigence démocratique.
Fait à Saint-Denis, lundi 9 octobre 2017.

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mardi 19 septembre 2017

Non aux ordonnances Macron!

Le SNJ était déjà dans la rue le 12 septembre dernier. (Photo DR)

Grosses ou petites entreprises, peu importe. Les patrons de presse ont déjà pris de détestables habitudes: empêcher les journalistes d'êtres salariés, les faire travailler jusqu'au burn-out, baisser volontairement leurs cotisations (et leurs futures retraites), les obliger à utiliser des voitures personnelles sans indemnisation décente... Les ordonnances Macron leur permettront d'amplifier le chantage à l'emploi ("si vous ne renoncez pas à vos RTT l'entreprise devra fermer"). Lorsque ces ordonnances seront appliquées, chaque entreprise pourra imposer une augmentation du temps de travail, la suppression de certaines primes... Le contrat de travail ne vaudra plus rien.
Voulez-vous subir cela?
Le SNJ refuse ce retour au XIXe siècle et vous encourage à participer à la journée nationale d'action de ce jeudi 21 septembre à La Réunion, avec nos camarades de l'union syndicale Solidaires. Rendez-vous à partir de 9h30 au Petit Marché à Saint-Denis, pour défiler jusqu'à la préfecture. Le SNJ appelle tous les journalistes à faire grève.



dimanche 3 septembre 2017

Tout savoir sur la laïcité et les valeurs républicaines

Les participants à cette très intéressante journée de sensibilisation, organisée avec la DJSCS.
Et si on discutait laïcité et valeurs républicaines? Ces thèmes traversent régulièrement notre actualité et nous interrogent, à la fois dans notre métier et dans nos vies personnelles. C'est pourquoi le SNJ propose à tous les journalistes de La Réunion de participer à une journée de sensibilisation sur le thème "Valeurs de la République et laïcité", avec le soutien de la DJSCS (direction de la Jeunesse, des Sports, et de la Cohésion sociale).
Au programme: définitions de la laïcité et représentations individuelles, repères historiques, environnement juridique et cadre d'application. Cette journée comprendra des temps de débats. Elle se déroulera samedi 04 novembre de 8h30 à 16h30 à Saint-Denis, dans les locaux du CRIJ (centre régional information jeunesse), 28, rue Jean-Chatel.
Bien entendu, cette rencontre entre confrères et consoeurs sera aussi l'occasion d'échanger sur toute question professionnelle, qu'il s'agisse de déontologie, de salaires, de carte de presse...
Merci de vous inscrire auprès du SNJ (tél. 06 92 01 52 99) pour faciliter la logistique. 




jeudi 20 juillet 2017

Lettre ouverte à Jacques Tillier

Le Syndicat national des journalistes écrit au directeur général du Journal de l'île de La Réunion, qui s'en était pris publiquement, dans un éditorial, à notre représentante du SNJ Réunion-océan Indien.


Monsieur le Directeur général,

Ainsi que nous vous l’avons déjà exprimé il y a quelques jours dans un courrier resté sans réponse, c’est avec colère et effarement que le Syndicat National des Journalistes a pris connaissance de votre éditorial du 17 juin dernier, titré « Jacquet Hoarau, une vieille trique ». Par deux fois, dans ce texte, vous vous en prenez à la secrétaire générale de la section Réunion-océan Indien du SNJ, en la traitant de « Bécassine ». Certes sans la nommer, mais tous ceux qui la connaissent l’ont aisément reconnue dans cette succession de petites phrases empoisonnées.

Plusieurs confrères l’ont spontanément appelée pour lui manifester leur soutien dès la parution de ce brûlot ni drôle ni pertinent, juste destiné à vous justifier, en réponse à un communiqué du SNJ contestant la dérive actuelle du JIR, devenue « la voix de la Région » aux yeux de ses lecteurs.

Que vous ne soyez pas d’accord avec le contenu d’un tract syndical, c’est une chose. Que vous vous permettiez de dénigrer publiquement votre propre salariée, en maniant l’insulte, en est une autre, inadmissible. Cette attaque personnelle constitue une forme de pression intolérable sur une représentante du personnel, qui n’a fait que relayer l’expression des adhérents du syndicat, et plus généralement d’une partie de nos consoeurs et confrères réunionnais.

Cette attitude infantile et regrettable traduit une volonté évidente de bâillonner la section locale du SNJ, et notre consoeur, à qui vous vous êtes déjà permis -au nom de quoi ?- de « conseiller » d’arrêter de diffuser des tracts ! Alors que le JIR était jusqu’au 5 juillet dernier en situation de redressement judiciaire, la direction a tiré prétexte de ce contexte difficile pour faire passer d’inacceptables dérives éditoriales. C’est le rôle du SNJ, au nom des salariés, de dénoncer ces pratiques. C’est le rôle du SNJ, au nom des journalistes, de vous demander des comptes sur la politique éditoriale de l’entreprise. En effet, malgré les demandes répétées de la rédaction, la direction du JIR n’a jamais clairement affiché sa ligne éditoriale… tout en faisant pression sur les journalistes qui ne respecteraient pas cette ligne non dite.

Il fut un temps pas si lointain, en 2012, lors de vos derniers démêlés avec Philippe Hersant, où vous avez été bien content de trouver un soutien dans la profession et ses instances. Si vous avez la mémoire courte, ce n’est pas le cas du SNJ. Nous attendons des excuses, et un retour imminent à un mode de communication et un dialogue plus constructif avec nos représentants.

Alors que le JIR vient de franchir douloureusement le cap d’une période de redressement judiciaire qui a duré dix-huit mois, et abouti à la suppression de 35 emplois, le SNJ est persuadé que la presse écrite, à la Réunion comme partout ailleurs, a encore de belles pages à écrire, si tant est qu’elle parvienne à se renouveler et à tourner le dos à certaines pratiques dépassées. En clair, ce n’est pas avec ce genre de méthodes, et des écarts de langage sans intérêt, que le JIR retrouvera la confiance des lecteurs, assurera son avenir et la pérennité de l’emploi de ses salariés.

Lire le texte original sur le site du Syndicat national des journalistes.

dimanche 25 juin 2017

Journalistes de l'audiovisuel: tous en formation!


Journalistes, mensualisés ou pigistes et CDD, c’est le moment de demander une formation à votre employeur ou à l'Afdas ! Que vous souhaitiez évaluer ou améliorer vos compétences, développer votre employabilité ou mettre en œuvre une reconversion, n'attendez plus. L'Afdas (organisme paritaire qui collecte et redistribue les fonds de la formation dans les médias) constate une demande de formations en deçà des possibilités financières. Vos représentantes SNJ au Conseil paritaire de gestion « audiovisuel » à l’Afdas ont donc demandé d'augmenter les plafonds de financement pour les entreprises de l’audiovisuel.
         Selon les statistiques présentées le 15 juin au Conseil, 3 387 000 euros restent disponibles pour les entreprises de l’audiovisuel et leurs salariés d’ici fin 2017 pour des périodes de professionnalisation (formations qualifiantes sur 70 h minimum). L’Afdas peut même rembourser le salaire à hauteur de 13 euros de l’heure aux entreprises de moins de 11 salariés (plus de 5000 dans l’audiovisuel).  La demande de CPF (Compte personnel de formation, ex-DIF voir www.moncompteformation.gouv.fr), en augmentation, reste modeste. Le CPF, utilisable depuis peu pour le permis de conduire, sert majoritairement pour des cours de langues.
         On ne sait pas combien de journalistes ont demandé un CIF mais seuls 18 en ont bénéficié en 2016 (dont seulement quatre journalistes de France TV, contre 10 en 2015). Le CIF permet pourtant des formations longues, éventuellement en reconversion professionnelle.
         Ne pas oublier la nouvelle possibilités de CEP (Conseil en évolution professionnelle) et les dispositifs traditionnels de bilans de compétences (en CIF ou sur le CPF), VAE (valorisation des acquis de l’expérience) ou tout stage sur le plan de formation de l’entreprise, à la demande du salarié ou de l’employeur...
         Les journalistes peuvent s’inscrire aux stages de l’Afdas en management, efficacité professionnelle, gestion de projet, numérique, bureautique, PAO, langues étrangères, sécurité. Et, dès la rentrée de septembre 2017, ils pourront suivre des formations parmi celles sélectionnées par la commission paritaire "journalistes pigistes de presse" avec des tarifs négociés par l’Afdas. Le conseil de gestion de l’audiovisuel a choisi quatre des cinq domaines jugés prioritaires par la commission : data journalisme, écriture journalistique, outils de gestion des données, sécurité des personnes et des sources (voir  Afdas, offre clé en main pigistes).
          Alors rendez-vous sur le site de l'Afdas pour vous informer sur vos droits et sur l’offre de formation. Prenez rendez vous avec les permanents de l’Afdas pour être conseillé. Contact à La Réunion: 026292 10 43.

lundi 12 juin 2017

La presse n'est pas la marionnette de la Région !

L'article qui a fâché la Région.

Didier Robert supporte de plus en plus mal la critique. La Région Réunion qu'il préside vient en effet de livrer en pâture, par un communiqué public et diffamant, le nom d'un journaliste (*). Accusé de « désinformer » la population, celui-ci ne faisait rien d'autre que son travail : informer les citoyens en demandant des explications sur les dépassements de coût du chantier de la Nouvelle Route du Littoral. Ce n'est hélas qu'un exemple parmi d'autres.

Aujourd'hui, les agissements de la Région Réunion dépassent les limites habituelles des pressions qu'exercent les annonceurs et les hommes de pouvoir sur les médias. Ecrire sur le dossier de la NRL, autrement qu'à travers le prisme de la communication régionale, a valu à plusieurs journalistes d'être menacés de procès en diffamation ou de recevoir des intimidations téléphoniques. Avant même de répondre aux questions du journaliste, le cabinet de la Région contacte ses patrons pour s'émouvoir d'enquêtes prétendument à charge. Et ces agissements ne se limitent pas aux sujets sur le chantier de la NRL. « Touche pas à ma Région Réunion » pourrait devenir le nouveau slogan de la collectivité.

Dans la même logique, la Région a mis en place une stratégie médiatique qui insulte les règles déontologiques de la profession. Le SNJ est bien placé pour savoir que la Région soutient financièrement plusieurs médias, et comment. Cet argent public est officiellement utilisé pour un noble objectif : soutenir la liberté de la presse, indispensable dans une démocratie. En réalité, la fragilisation financière de la presse est une aubaine pour la Région, qui se paie ainsi des « voix de son maître »… avec notre argent à tous !

Le Syndicat national des journalistes, premier syndicat de la profession, dénonce toutes ces pressions, ainsi que l'énergie et la dépense d'argent public qu'emploie Didier Robert pour entraver la liberté de la presse. De plus, le SNJ déplore que certains médias prêtent le flanc à ses pressions et brident, au sein de leur rédaction, les journalistes désireux de faire leur travail. D’une manière plus générale, le SNJ  est favorable à la remise à plat de toutes les aides à la presse, afin qu’elles répondent enfin à leur objectif initial : garantir le pluralisme et la qualité de l’information.
Le SNJ conteste également une autre pratique de la Région : sélectionner les médias qu’elle invite à ses conférences de presse, ce qui est une véritable atteinte au pluralisme de la presse et à la liberté d’expression.
Non, Monsieur le président de Région, la presse n'est pas une marionnette !
  
(*) Communiqué de la Région du vendredi 2 juin : « La Nouvelle Route du Littoral faisant une nouvelle fois l’objet d’articles aux contenus erronés cf journal Le Quotidien (…), la collectivité tient à apporter des informations factuelles (…). La période électorale étant traditionnellement lié (sic) à la recherche de scoop, elle ne peut néanmoins autoriser toute tentative de désinformation impactant le sérieux et l’image de la collectivité, de ses agents, de ses élus. A ce titre, la collectivité a décidé de porter plainte contre les organes de presse concernés. »


vendredi 12 mai 2017

Déclaration de revenus: la nouvelle ligne "abattement"


Suite aux demandes de confrères et consoeurs, le Syndicat national des journalistes précise comment remplir notre déclaration de revenus 2016.
Cette année comme d'habitude, nous devons diminuer notre revenu professionnel (revenus du journalisme) de l'allocation pour frais d'emploi (maximum 7650 €).
Nouveauté: sur la nouvelle ligne "abattement" (1GA), nous devons indiquer cette déduction: 7650 €, ou moins si les salaires du journalisme sont inférieurs à 7650 €. Cette nouvelle ligne "abattement" entend anticiper sur le prélèvement à la source, qui pourrait être reporté à 2019.
Pour les autres revenus (chômage, retraite, maladie, droits d'auteur, congés, indemnités...), il est possible de consulter par courriel le référent "fiscalité" du SNJ.
Le SNJ rappelle qu'un journaliste doit être salarié pour exercer correctement son métier. Les employeurs qui obligent les journalistes à se déclarer "auto-entrepreneurs" sont en infraction.

(Merci à François Boissarie, permanence fiscalité SNJ)

vendredi 28 avril 2017

1er Mai travaillé: payé double


La fête du Travail, le 1er mai, a une place particulière dans le calendrier: c'est un  jour férié et chômé.
Pour les journalistes, l'application des textes se résume ainsi:
1. La Convention collective nationale des journalistes inclut le 1er mai dans les jours fériés dont le travail prête à rémunération.
2. Le Code du travail établit une distinction, à propos du travail du 1er mai, pour les établissements qui, en raison de leur activité, ne peuvent interrompre le travail. Pour ces établissements, dont la presse fait partie, les salariés ont droit, en plus de leur salaire correspondant au travail accompli, à une indemnité égale au montant de ce salaire.
3. L'indemnité spéciale s'ajoute au repos compensateur prévu par la Convention collective.
4. Le travail du 30 avril ne peut être considéré comme une anticipation du travail du lendemain.
Conclusion: les journalistes qui ont travaillé le 1er mai ont droit à la récupération de ce jour ET A SON DOUBLE PAIEMENT (*).

Et pour les journalistes qui ne travaillent pas ce lundi 1er mai, ils/elles sont tous invité(e)s à participer au défilé du matin sous la bannière de l'union syndicale Solidaires. Départ du jardin de l'Etat, arrivée à la préfecture.


(*) Merci à François Boissarie, comité national du SNJ.

mardi 18 avril 2017

Au JIR "Nous sommes tous licenciables"

L'agence Sud du JIR avec les confrères et consoeurs du Quotidien et de Réunion 1ère.

"Nous sommes tous licenciables". C'est avec cet amer constat que plusieurs journalistes du Journal de l'île de La Réunion se sont rassemblés ce mardi matin à l'appel du SNJ devant les agences de Saint-Denis et Saint-Pierre. Plusieurs confrères et consoeurs des autres médias sont venus les soutenir pour protester contre le licenciement d'un confrère. La participation a été particulièrement importante dans l'agence de Saint-Pierre, où 90% des salariés se sont mobilisés.
Les motifs du licenciement sont plus que contestables, notamment un pseudo-"manque de solidarité". Le SNJ continuera évidemment de soutenir notre confrère s'il engage une procédure devant le tribunal des Prud'hommes.
Dans l'après-midi, une assemblée générale de la rédaction s'est tenue à Saint-Denis pour évoquer la ligne éditoriale et les questions de déontologie au JIR.

Devant l'entrée du JIR à Saint-Denis.

Avec nos confrères et consoeurs de Réunion 1ère à Saint-Pierre.
L'agence de Saint-Pierre participe massivement au débrayage.


samedi 1 avril 2017

Non aux intimidations!


Cela fait partie du droit d'informer. Ecrire qu'un magistrat a contesté la décision d'un autre magistrat, par exemple. C'est ce qu'a fait un journaliste du Journal de l'île de La Réunion en relatant, de manière très factuelle (*), le pourvoi en cassation transmis par le parquet général, suite au jugement d'appel dans l'affaire de discrimination politique à l'embauche au foyer de Terre-Rouge. Cet article a manifestement déplu à la première présidente de la cour d'appel de Saint-Denis, qui a diffusé le 29 mars un communiqué qui "regrette l'instrumentalisation (...) de ce pourvoi pour discréditer une décision collégiale de l'autorité judiciaire".
Notre confrère ne s'est heureusement pas laissé intimider et a répondu par un commentaire publié le 30 mars dans le JIR (**).
La section Réunion-océan Indien du Syndicat national des journalistes (premier syndicat de la profession)
- s'étonne de la réaction individuelle de la première présidente de la cour d'appel de La Réunion à propos d'un article objectif d'un de nos confrères,
- regrette qu'un magistrat puisse confondre "information" et "instrumentalisation",
- condamne toute volonté d'un magistrat de vouloir mettre la pression sur la presse locale,
- rappelle qu'un des fondements de la démocratie est la liberté de la presse.
Fidèle à ses convictions, le SNJ soutient ce journaliste (ainsi que celui qui a co-écrit l'article incriminé) et tous ceux qui feront l'objet de ce type d'intimidation.


(*) http://actus.clicanoo.re/article/faits-divers/1436348-foyer-de-terre-rouge-un-pourvoi-au-lance-flammes
(**) http://actus.clicanoo.re/article/faits-divers/1436862-commentaire-indignations-s%C3%A9lectives

mardi 28 février 2017

Le Quotidien a besoin de tous ses photographes!

(Photo Emmanuel Grondin)

Nos confrères du Quotidien de La Réunion se sont mobilisés ce mardi matin pour demander le maintien du photographe de l'agence de Saint-Pierre. Le Syndicat national des journalistes soutient évidemment cette mobilisation, et reste attentif. Lire ci-dessous la motion de la rédaction, votée à l'unanimité en assemblée générale.

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Pour le maintien du photographe de Saint-Pierre
  
Madame la directrice,
Au cours du comité d'entreprise du 23 février, la direction a annoncé que le contrat du dernier photographe de l'agence de Saint-Pierre, qui prend fin aujourd'hui, ne serait pas renouvelé. La direction a aussi expliqué qu'elle n'avait à ce jour pas de solution pour le remplacer, sinon faire venir chaque jour un photographe de Saint-Denis pour assurer une présence a minima dans le Sud.
Il va sans dire que cette « organisation » ne peut nous satisfaire. Elle entraînera une perte de réactivité et de qualité éditoriale, ainsi qu'une dégradation inacceptable des conditions de travail des photographes du Nord, contraints d'enchaîner les kilomètres.
Comme l'ont souligné à maintes reprises les représentants du personnel, l'agence de Saint-Pierre ne saurait être considérée comme quantité négligeable. Elle regroupe quatre services (locale, faits divers, sports et magazine), compte onze rédacteurs et couvre dix communes. Elle constitue un enjeu primordial pour conserver et renouveler notre lectorat.
Laisser entendre que cette agence peut se passer de photographe, c'est préparer à terme le démantèlement du service, ce que nous ne saurions accepter. Saint-Pierre a déjà perdu deux photographes en l'espace de six mois, il est plus que temps d'arrêter l'hémorragie.
La rédaction, rassemblée ce jour en assemblée générale, demande donc le maintien à son poste du photographe de Saint-Pierre (...) et la pérennisation de son emploi, seule solution pour permettre à l'agence d'assurer ses missions dans des conditions satisfaisantes.

Fait à Saint-Denis,
le 28 février 2017